Fight or fun ? | Joseph&Maxxie

Tu avais passé une nuit exécrable. Déjà parce que tu avais passé le plus clair de ton temps à lire et relire le dossier sur lequel tu travaillais. Tu sentais que quelque chose clochait. Mais quoi ? Impossible à dire, impossible à trouver. Alors, dans un soupir, tu l'avais rangé dans ton tiroir de bureau et tu avais pris ton portable. Au départ, tu avais pensé envoyé un message à Joseph, ce p'tit gars qui te plaisait et qui te faisait chier en même temps. Puis, tu t'étais ravisé. Après tout, tu n'étais ici que pour un temps d'environs trois mois, tout au plus. Tu faisais tout pour trouver les preuves adéquates qui permettraient de passer à autre chose dans ton cas. Bref. Avec toutes ses pensées qui se bousculaient dans ta tête, tu n'arrivais pas à fermer l'oeil alors qu'il était déjà minuit passé. Tu tapais quelques mots à Dylan, ton acolyte, ton partenaire de crime. Peut-être qu'il pourrait t'aider à sa manière ? Peut-être. Mais même lui restait une énigme pour toi. Pas de réponse. Tu ne cesses de tourner dans tous les sens dans ton lit deux places, à la recherche des bras de Morphée. Quand, enfin, vers quatre heures du matin, tu sembles avoir trouvé le sommeil, c'est ton rêve qui se met à faire des siennes. Tu te revois en Afghanistan, recouvert de poussière, le soleil de plomb qui brûle ta peau.. Tu te remémores, sans le vouloir, le son des balles. Tu revois celles qui étaient censées te toucher, te tuer. La mort. James. Ton cœur bat à tout rompre et tu es sur le point d'hurler en ouvrant les yeux. Le corps moite, ta main cherche la chaîne que tu gardes bien précieusement autour du coup. Tu tâtes les deux plaques militaires. La tienne, et celle de James, l'homme qui t'avait sauvé la vie. Un ange partit trop tôt. Les esprits te revenants petits à petits, tu jettes un coup d’œil au réveil.  Il était à peine six heure et demi. Tu arriverais en avance à la librairie, mais peut-importe, il fallait que tu te changes les idées.

Tu entres dans le bâtiments, à l'heure. Finalement, tu as profité de ton avance pour passer boire un café chez Dylan, ce qui vous a permis de récolter les informations récoltées sur Arthur chacun de votre côté. C'était pas encore grand chose. Ça prendrait forme bientôt. Du moins, tu l'espérais. Tu passes les portes d'entrées, aperçois Joseph derrière le comptoir. Tu gardes l'habitudes, tu lui fais ton sourire spécial dent blanche qui brillent, digne des films de princesse Disney. « Salut le mioche ! » Tu passes ton chemin. Ouais, t'étais pas d'humeur super accueillante aujourd'hui, et alors ? T'aimais bien l'emmerder aussi, ça compte comme excuse non ? Devant ton casier, tu y ranges ta veste en cuir et ton arme de service. Dieu merci, personne ne l'avait encore remarquée ! La journée passe à une allure digne d'un championnat d'escargot. Tu rêvais de voir apparaître une personne qui demande à avoir des conseils vis à vis d'un livre ou, peu importe.. Quelqu'un pour remplir les rayons, à qui parler. Malheureusement, personne ne vint. Tu fermais les portes sous les ordres de ton "chef", il te restait encore au moins une bonne heure de travail avant de pouvoir déguerpir. « On fait quoi ce soir ? On lave le sol ou se regarde droit dans les yeux pendant une heure ? » Parce que, c'était pas qu'il ne restait plus de livres à ranger mais.. Il ne restait plus AUCUN livre à ranger avec ce que MONSIEUR t'avait fait faire. Et puis, un peu de fun ne tuerait personne, si, vraiment, tu devais nettoyer le sol et devenir un "homme de ménage", tu le ferais dans la meilleure manière. Ce qui signifiait : ventre qui glisse. Youpiii ! Tu fais quelques pas pour te retrouver en face de Joseph. Un sourire plane sur tes lèvres. « J'ai pas osé te le dire toute à l'heure, mais t'as une tâche de boue sur les fesses. » Bah quoi ? T'avais des yeux baladeurs. C'pas ta faute.

Le manque de sommeil n'etait clairement pas ton truc. Ça te faisait faire des conneries et en tout genre. Déjà, après avoir saluait ton adorable et ô combien casse-couille de patron, les bêtises avaient commences. Enfin, si on pouvait le qualifier ainsi, parce que sincèrement, si on pouvait créer l'award de l'homme qui sort le plus d'ordre à la minute, il n'y a pas photo, Joseph serait élu vainqueur avant même qu'on ne cherche des nominés. Applaudissement, mesdames, messieurs. Applaudissement ! Cela étant, tu comprends que, parfois, de temps en temps, rarement dirons nous, il puisse te remettre en place. Tu dirais pas le contraire, t'en as besoin. T'as besoin qu'on te recadre. Mais là, tu faisais vraiment ton possible pour ne pas avoir de soucis. Tu faisais, de façon très lente certes, le rangement des livres, tentant du mieux que tu pouvais de ne pas les laisser tomber par terre. Feignéantise quand tu nous tiens ! Et le voilà qu'il déboule tel un boulet de canon pour te rappeler à l'ordre. « Si c'est pour te plaindre, autant rester silencieux comme tu l'as été toute la journée ! » Tes yeux se transforment en arme de pointe, qui vise directement la tête brune et pourtant si jolie du jeune homme. Ouais, t'étais grognon, et alors ? Tu faisais du mal à personne. À part si les livres étaient constituaient de cellules, ce dont tu n'étais pas au courant. Néanmoins, tout cela ne répondait pas à ta question, qu'alliez vous faire maintenant ? Peut-être que tu pourrais finir un peu plus tôt. Cela ne te gênerais pas le moindre du monde. Et au lieu de proposer cette idée géniale qui venait de traverser ton esprit, tu annonçais la grande nouvelle de la journée : la tâche de boue sur le pantalon du garçon. Tu fais vraiment de ton mieux pour ne pas rire face aux rougissements, plutôt mignon et attendrissant de Joseph. « Eh ! Je te permets pas de mater mon cul !  » Vraiment ? Tu hausses un sourcil, intrigué. Il ne se gêne pourtant pas lui.  Parce que, soyons honnête, t'es pas le plus moche de la ville (Jaeson oui par contre). Tu ne répondais pas, et le regardait s'acfferer dans l'arrière-boutique. Est-ce que cela signifiait que tu allais laver le sol ? « J'ai pas envie d'assister au spectacle affligeant de te voir jouer à la soubrette et j'ai pas non plus envie de te regarder pendant une heure alors, j'te propose de boire un coup dans le coin lecture. » Deux tasses de chocolats chaud. Pas de seau, pas de lavette. Pas de ventre-qui-glisse. T'as envie de pleurer tellement la vie est injuste avec toi. Pour une fois que tu avais une idée pas trop stupide pour t'amuser parmi ces livres, on t'en empêchait. Ouais. Au fond, tu étais un grand-enfant. Et tu l'assumais plutôt bien. « Tu perds au change, mais ça me va. Allons boire ce chocolat chaud ! » Tu suis le jeune homme de près. Tu as beau connaître les lieux, tu sembles toujours ne pas être habitué à toutes les pièces. Tu prends place dans un des fauteuils moelleux. Ne prenant pas ta tasse de suite, tu laisses ton regard planait sur le corps de Joseph, ne comprenant pas réellement pourquoi il rougissait. « Maxxie au fait, tu sais je... Enfin tu bosses assez bien et... J'voulais juste te dire que tu te débrouilles pas trop mal. Enfin, pour un débutant bien sûr !  » Ok. Tu exploses de rire. Sans vouloir être méchant, bien sûr. Tu ne t'attendais juste pas à ce moment de gentillesse que, voilà, tu rigoles. « On va dire que j'ai un bon mentor aussi. Tu ne trouves pas ? » Cela étant, tu avouais avec plaisir que ce métier n'etait pas fait pour toi. Pas assez d'action, journée trop longue. Il te manquait cet élan d'adrenaline, celui qui te tient éveiller. Celui qui... Tu fais les yeux ronds. Est-ce que tu as bien entendu ? « C'est l'hôpital qui se fout de la charité ici !  » Tu lèves les yeux au ciel, résolvant par la même occasion ce petit problème. « Heureusement que j'ai pensé à mettre un caleçon ce matin ! Ça aurait été plutôt gênant sinon.  »  Ah ! L'humour d'un Campbell n'a vraiment pas de prix. Mettre mal à l'aise ton 'supérieur' était devenu un jeu d'enfant. Néanmoins, tu décides de te calmer un peu. Tu prends la tasse de chocolat chaud et pose l'objet au bord de tes lèvres. Le liquide brûlant t'apaise un instant, te faisant redevenir sérieux. « J'ai cru comprendre que c'etait le moment confidence..  » Et bien que tu préférais les faire en jouant au jeu de la bouteille, tu devais avouer que de cette manière, c'etait aussi sympa. Un petit peu. « Je dois avouer que quand le stage sera fini, ça me fera bizarre. » Faut dire que tu commences à t'attacher à ces habitants.. « Enfin, ça te fera moins râler, c'est pas négligeable tout de même. » Ok. C'etait pas non plus une réel confidence.

Un chocolat chaud ne te feras jamais de mal. Tu te souvenais de cette phrase que te disais ta mère lors du petit-dejeuné. Cette boisson était un moyen de se rapprocher d'autres personnes, de discuter. Du moins, c'est ce qu'il te semblait. Tu te rappelles avoir vu plusieurs séries télévisées ou ça se passait comme ça. Tu crois. Tu sais plus trop. Quoi qu'il en soit. Tu es là, assis sur un siège, juste en face de Joseph. Ce gars, tu sais pas réellement qui il est pour toi. Un pote, un ami ? Un crush peut-être ? Au fond, tu n'as pas envie de le savoir. Tu n'as pas réellement envie de t'attacher à qui que se soit. Et puis, au final, il ne connaissait qu'une partie de toi. Une fausse identité. Néanmoins, tu aimais bien la relation qui s'était crée entre lui et toi. Une sorte de remake du jeu du chat et de la souris, auquel vous étiez tous les deux deux acteurs très polyvalent, passant chacun votre tour en tant que la proie, puis le prédateur. Tu étais meme persuadé que les personnes qui vous voyez interagir vous prenez pour deux abrutis qui tentaient d'attirer l'atention de l'autre. Chacun voulait gagner cette partie de ping-pong commencée depuis quelques semaines, et tu n'etais pas prêt, du tout, à abandonner ou même à perdre. Hors de question. De toute façon, le mauvais perdant et le competitiste en toi te l'interdisait.

Quand tu racontais que le chocolat chaud était un moyen de discussion, tu ne te trompais pas. Après avoir reçu un compliment plutôt inattendu de la part de ton mentor de librairie, tu te dises, toi aussi, à dire une partie de tes pensées. Il faut dire que tu n'es pas vraiment du style à tout raconter sur ta vie au premier venu. Et même si tu pensais pouvoir faire confiance au jeune homme, tu n'allais tout de même pas lui narrer ton passé. Déjà qu'il était barbant de base, tu te sentirais plutôt gêné de le voir s'endormir comme ça, ici. Alors tu lui avoues que partir de cette ville ne sera peut-être pas aussi facile que d'y venir. Tu ne manques pas d'y ajouter une petite note d'humour ce qui te permet d'obtenir un magnifique sourire. Poliment, maintenant que tu as, entre guillemet, vidais ton sac, tu attends la réaction de Joseph. Est-ce que se sera la même chose pour lui ? Il semble perdu dans ses pensées, et toi, trop perdu à le regarder. Tu ne réagis d'ailleurs pas de suite après que le jeune homme se soit renversé sa tasse sur lui. « Ah putain ! » Hein ? Quoi ? Comment ? Tu regardes le garçon se défaire de son pantalon. « Tu fou quoi là ? » C'etait claire, net et précis, tu avais manquait une étape. Joseph se traite à nouveau, tu fronces les sourcils. Pas que ça te déplaise de le voir ainsi. Non, pas du tout. Tu profites discrètement. Tu suis meme le jeune homme jusque l'arriere boutique, cette fois-ci après avoir pris pleine connaissance du problème. Et c'est donc, amusé, que tu l'observe être encore plus embarassé que jamais. Décidément, il faudrait vraiment que tu penses à lui donner des cours de confiance en soi car il en manquait cruellement. « Il faut vite que je me passe cette crème, mais...  »  Mais ? Vas-y grand-père, tu vas y arriver. Inspire. Expire. Pete un bon coup et lâche tout ( Sans le supplément odeur). « Mais ? » Accélère un peu, la patience n'etait pas donné à tout le monde. « Mais mes mains sont aussi un peu douloureuses alors... Enfin, est-ce que tu peux... M'aider ? S'il te plait... » Pardon ? Tu fais les gros yeux, avant de finalement capituler en soupirant. « Rappel moi pourquoi j'ai pas choisi de laver les sols ? » Tu récupères la crème, lit le mode d'emploi écrit dessus d'un œil rapide et fait demi-tour pour revenir vers la petite pièce que tu venais de quitter, celle avec le siège moelleux. « Allez le grand blessé, pose ton cul sur un des fauteuils. » Meme s'il ne voyait pas la tête de Joseph, il savait pertinemment que les joues devaient toujours être colorées, voir même cramoisie désormais. Tandis que le garçon s'installe, tu t'accroupis pour avoir accès à ses cuisses. Tu appliques la crème, sans jeter un regard à Joseph, de peur qu'il ne finisse par avoir une crise cardiaque. « Mhm.. Si tu pouvais écarter les cuisses.. » Ok. Pour le coup, c'est toi qui commençais à etre gêné de cette proximité inhabituelle. Cela étant, tes mains ne sont pas le moindre du monde embarrassées pour étaler la crème anti-brûlure. « Tu devrais pas garder de grande séquelles.. Crois-moi, j'ai vu bien pire. Bouge pas, je reviens. » Tu lui tendi le pot, le laissant sur son siège tandis que tu allais chercher dans ton casier un pantalon de survêtement. Tu l'avais ramené un jour où tu avais eu à peine eu le temps d'arriver à l'heure après avoir suivit Arthur toute une nuit. « Tiens, recouvre toi avant de finir comme une tomate cuite. Surtout que je commence à avoir faim !  » Un rire s'echappe de ta gorge. Personnellement' ça ne te gênerai pas.

« Mhm.. Si tu pouvais écarter les cuisses.. » pour que je puisse finir d'appliquer cette crème anti-brûlure sans en mettre partout, se serait gentil, merci. Voilà exactement ce que tu aurais du sortir pour ne pas que cette phrase soit mal comprise par les esprits un poil dérangé et obsédé. « Tu te rends compte à quel point cette phrase est tendancieuse ? » Noooon, pas le moindre du monde ! Tu as limite envie de relever le regard vers lui et de lui faire comprendre que vous n'en seriez pas là si Joseph aurait été moins maladroit. Surtout qu'il a rit ce saligaud ! Il n'était donc plus aussi gêné qu'au départ ? Malgré que tu aurais aimé avoir une réponse à cette question, tu te contentais de faire l'infirmier, et de souffler ton mécontentement fasse à cette remarque. Et bien que tu aurais pu faire tes mains baladeuses, ton esprit restait pour le moins sérieux. Pourquoi ? Allez savoir ! Peut-être que finalement tu n'étais pas aussi attiré que tu ne le pensais. Ou alors le fait qu'il se moque un peu de toi t'avais refroidie et tu le punissais de cette manière. Peut-être bien aussi. Cela étant, une fois que ton travail fut terminé, tu te voyais mal laisser le blessé en caleçon. Tu te décidais donc à faire preuve d'un minimum de compassion et de gentillesse en lui prêtant un jogging. Deux fois trop grand pour lui, tu ne peux t'empêcher de lui faire un sourire moqueur. « Il va peut-être falloir te mettre au sport, tu trouves pas ? » Pas qu'il ne soit pas sportif, t'en sais rien? Enfin si.. Il avait pas non plus les jambes d'une grand-mère qui ne sait plus marcher, c'était déjà ça. Ça te donnait l'impression d'avoir quelques kilos en trop et ça te plaisait moyen comme réflexion ; toi qui avait toujours fait en sorte d'avoir une hygiène de vie correcte.

« Merci beaucoup Maxxie ! Et désolé pour le dérangement, je suis très maladroit... » Sans blague ! C'était pas comme si c'était la première fois qu'il faisait quelque chose de ce genre dans la librairie. « Oh ! J'avais à peine remarqué ! » Sarcasme quand tu nous tiens ! Tu accompagnes le tout par un très rapide sourire mi-moqueur, mi-rieur. C'est vrai, tu étais habitué à le voir faire des bêtises comme ça, sans rien de particulier, juste parce que son esprit était focalisé sur autre chose. Toujours debout l'un en face de l'autre, tu brises le contact en attrapant la tasse, vide, du garçon sur la table. Tu étais décidé à lui en refaire un. « Bon du coup, je crois qu'on peut oublier le chocolat maintenant. Mais... Qu'est-ce que tu dirais d'aller manger un bout ? » Ah ? Plus de chocolat alors. D'accord. Tu reposes immédiatement la tasse, semblant de rien. Tant mieux, tu ne savais même pas comment marcher la machine et tu aurais probablement foutu un bazar monstre dans la librairie, qui t'aurait probablement valu d'être directement exclu de la ville. Déjà que tu avais du te faire passer pour un vendeur de glace à l'italienne, et que, dans un moment d'inattention,  tu avais laissé la sorte de robinet ouvert.. Ouais, la glace avait couler de partout et tu t'étais fait renvoyé sur le champs. Mais il n'y avait aucun rapport avec le fait d'aller manger avec Joseph. Manger avec Joseph ? « Après tout, tu viens de me caresser les jambes alors on est plus à ça près ! » Tu  écarquille légèrement les yeux, un poil étonné par les termes utilisés. « Cette fois-ci, c'est toi qui a des propos tendancieux. » Est-ce que cela signifiait qu'il avait pris ce contact comme une caresse ? Ou qu'il s'était juste enflammé ?  « Je ne  t'ait pas caressé mais soigné, nuance. Content de voir que ça t'ait plu néanmoins. » T'étais vraiment dégueulasse avec lui. Parce que oui, si tu avais ajouté cette deuxième phrase, c'était exprès pour le mettre en situation de gêne. T'aimais bien le voir rougir, tu trouvais ça mignon. D'ailleurs, tu ne comprenais pas qu'il puisse être célibataire. Il avait tout pour plaire ! Tu le regardais se diriger vers le vestiaire, rigolant discrètement face à la dégaine qu'il avait avec ce pantalon trop grand. Néanmoins tu reprenais ton sérieux dès qu'il s'arrêtait à l'encadrement de la porte et qu'il se retournait. « Dis-moi au fait... Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?  » Ah ! La question à un millions de dollars venait d'être posée. « Désolé de te dire ça comme ça, mais ton contrat ici n'est pas très clair. Je sais que tu ne restes que pour un certain temps, comme un stagiaire ou un truc du genre, mais j'ai bien vu que les livres ça n'était pas forcément ta passion. » Les mots t'atteignent. Tu les entends mais au fur et à me sure ton visage perd de sa gaieté. Tu savais pertinemment pourquoi le contrat était pratiquement incompréhensible. C'était fait exprès, comme toujours.  C'était les méthodes du FBI pour couvrir vos arrières. Tout ce qui était écrit dedans n'était que pure mensonge, à part l'âge et ton nom. D'ailleurs, c'était la première fois que tu travaillais sur une enquête où te permettait de divulguer ton vrai nom, surement pour ajouter plus de réalité à tout cela. « Tu restes mystérieux, très mystérieux même. Pourquoi tu ne parles jamais de tout ça ? » Tout ça ? Tu te demandais bien ce qu'il entendait pas ces deux mots. Tu n'oses pas le regarder, ton regard se perd sur les étagères. « Tu ne parle pas non plus de ton passé Joseph.. Et pourtant, je ne te pose pas de questions. » Bon ok, c'était pourri comme excuse parce que tu n'avais pas besoin de lui poser de question : il était un vrai moulin à parole ! S'il aurait été ta mission, tu l'aurais déjà fini depuis un bon bout de temps d'ailleurs. Pourtant, tu n'avais su te résoudre à lui mentir, quelque chose t'en empêchait. La peur qu'il ne te regarde plus de la même façon. C'est vrai. Pour lui, tu étais juste un gars de passage. Tu n'étais pas Maxxie, l'ancien militaire qui avait vu la mort, qui avait provoqué la mort aussi. Tu étais juste une personne banale, et ça te plaisait. Ne voulant pas aller plus loin dans la discussion, tu récupère les deux tasses et les pose dans l'évier. Tu les nettoierais demain, comme c'était quoi qui ouvrait le magasin. « Je te propose qu'on aille manger un bout chez moi plutôt que dans un fast-food ou un restaurant. Déjà, parce que ça m’étonnerais qu'on t'accepte habillé comme.. ça. » Tu le regardais de haut en bas en grimaçant légèrement. « Et aussi parce que j'ai envie de chips barbecue !  » Tu en bavais presque rien qu'en pensant au goût. Néanmoins, si tu avais décidé de ne pas aller en ville, c'était aussi parce que tu avais ton arme de service et qu'il serait compliqué de bien la cacher en public. Trop de risque. N'ayant pas eu le temps de faire ton sport quotidien non plus, tu décidais de changer ton haut par un autre. Tu troquais donc ton haut contre un Marcel gris et ajoutais par dessus ta veste en cuir noir. Tu cachais aussi, par la porte du casier, ton arme dans ton pantalon, récupérais le dossier que tu avais déposé ce matin et claquait la porte. « Prêt ?  » Tu cherchais Jospeh du regard. « Ça te gène pas au moins que se soit chez moi ? » Sait-on jamais !

« Ça s'appelle du sarcasme mon vieux, ne prends pas tes rêves pour une réalité. » Merci bien, comme si tu le savais pas ou que tu ne connaissais pas le terme. Mais, le voyant content d'avoir trouver une petite phrase avec du répondant, tu le laisses savourer sa force victoire. Ah les enfants ! Sa proposition d'aller manger un bout autre part te paraissait envisageable. Après tout, vous veniez de passer au moins trente bonne minutes ensemble sans que personnes ne soit blessé.. Ok, ok. Disons tuée, parce que la maladresse de Joseph compte comme joker dans l'addition. Bref, le résultat était que tu prenais le risque de l'emmener chez toi pour boire une bière et manger ce que tu trouveras dans le réfrigérateur, le congélateur et les placards. Autant dire pas mal de connerie puisque tu n'avais pas encore fait les courses cette semaine. Et ouais, y'en a qui bosse dure dans la vie, tellement dure qu'il n'ont pas le temps de prendre une heure de pause pour faire les courses. Avant de sortir de la boutique, tu passes dans l'arrière-boutique récupérer tes affaires et surtout, changer de haut. Tu arrives à découvrir un Joseph, les yeux remplis de paillettes, comme si ce qu'il venait de voir était un cadeau de noël.  Et ouais, mon petit, tu viens d'être pris sur le fait ! « Allez papy, on y va ! » C'est ça oui. Tu lâches un rire discret et tu te dis que, pour une fois, tu n'allais pas lui sortir ton sarcasme habituel et le laisser tranquille. Mais tu ne te gênerais les prochains jours de rattraper cet acte de délicatesse.

La route vers ton appartement se passe dans le silence le plus total. Bien sur que tu aurais pu dire quelques mots, lui poser quelques questions aussi. Mais rien ne te vient à l'esprit et dès que tu poses le regard vers lui, il semble perdu dans la contemplation de la ville. Tu espérais qu'il soit un peu plus bavard chez toi, c'est qu'il était plus sympa quand il se mettait à parler. « C'est plutôt sympa chez toi, mais ça se sent qu'il n'y a qu'un mec célibataire qui vit ici hein. » Tu ne savais pas si on pouvait qualifier l'appartement de sympa étant donné qu'il n'y avait pratiquement aucune décoration. C'était pas trop ton truc et tu n'avais pas réellement le temps, ni l'envie, de faire des changements dans ces quelques mètres carrés. Tu ne serais pas longtemps ici, alors à quoi cela servirait-il ? Néanmoins, la fin de sa phrase t'avait fait quelque peu réagir. Fronçant les sourcils, tu regardes à gauche et à droite s'il y a vraiment du bordel. La table basse du salon n'est pas bien rangés, tu l'avoue et le conçois. Il faut dire qu'hier et ce matin, tu avais eu la flemme de la ranger et on pouvait encore voir les restes de ton repas : Un verre vide et une boîte à pizza, vide, elle aussi. L'une des chaises de la cuisines te servait de porte-manteau. Mais ce qui t'interpellas directement fut les trois quatre dossiers éparpillés sur la table. Dieu merci, ils étaient fermés et tu doutais que Joseph reconnaisse de suite le sigle du FBI. Tu te dépêchais donc de les rassembler et d'ajouter à la pile, le dossier qui venait de la librairie. Tu rangeais le tout dans un tiroir que tu fermais à clé. Mieux valait être sur que le jeune homme ne puisse pas y jeter un coup d'oeil. Désormais plus serein, tu inspires grandement et souris à ton hôte. « Fais comme chez toi surtout ! » Voilà ! Déshabilles toi et posons nous tout nu sur le sofa. Les bonnes manières étaient enfin dites. « Au fait, tu sais cuisiner au moins ? Sinon je peux le faire, tu m'invites alors c'est bien la moindre des choses.  » Toi ? Cuisiner ? Tu savais faire pas mal de choses, c'est clair. Cependant, la cuisine n'était vraiment pas ton fort. Tu te débrouillais un minimum. Tu savais faire les pâtes, les sandwichs, et même que de temps en temps, tu arrivais à cuir le riz à la perfection. Mais tu en restais là, le reste était bien trop compliqué à tes yeux et bien trop risqué pour un sous-doué comme toi aux fourneaux. Pour résumé, tu mangeais souvent les même chose : des céréales avec du lait, des pizzas et des paninis (Parce que c'est truc, c'était l'assemblage parfait entre le sandwich et la pizza). Tu passes une main dans ta nuque.. T'allais pas lui demander de faire à manger quand même. « Et bien... » Tu avances d'un pas décisif vers les placards en hauteur, tu ouvres le premier, cherches quelque chose de sympa. Céréales lion, non. Sauce bolognaise.. Pourquoi pas ? Mais tu n'avais plus de pâte. VDM ! Tu refermes donc la placard pour ouvrir le second. Ah ! Voilà quelque chose qui pourrait être pas mal ! DES CHIPS ! « Y'a des chips ! » Des barbecues en plus, les meilleurs. Y'en avait même saveur moutarde. Bouyaaah, t'avais de quoi te faire péter le ventre en vrai ! Rooh, la vache, tu te rappelais même plus que tu avais achet2 un sachet de saucisson sec. Tu le sors fièrement de sa cachette, le brandissant fièrement dans les aires comme une coupe. Tu te retournes, prêt à faire exploser ta joie soudaine, mais ton visage se retrouve à quelque centimètres de celui de Joseph. Ton immense sourire se dissipe pour laisser place à plus de sérieux. Tes yeux descendent même vers les lèvres rosées du garçon. « J'ai trouvé du saucisson sexe.. Heu sec aussi. » Shit. Tu venais de dire le mot qui fallait pas là.