Simon Bird - I was born this way

LES PARENTS
Naissance. Simon. Quatrième d'une famille de cinq, c'est ni le bonheur et la nouveauté des premiers, ni la cajolerie qu'on réserve au petit dernier. Né tout juste un an après la troisième, la mère était fatiguée déjà, bien occupé avec le plus âgés. Le genre de situation qui fait penser qu'on est non désiré, un accident. Y'a pas de mauvaises intentions dans cette famille, c'est comme partout, un peu banal avec les bons côtés et les autres, les mauvais. On apprend aux enfants l'esprit de famille, le travail bien fait et la persévérance. Et puis l'enfant grandit, la petite dernière voit le jour dans une espèce d'indifférence la plus totale, surtout de la part des plus grands, et les parents qui sont en fait bien embêtés d'avoir une nouvelle bouche à nourrir. Bon, j'exagère, ils ne sont pas à courir après les sous, c'est juste qu'ils auraient aimé utiliser le temps dédié à cette petite à autre chose.
Autant Simon n'hésite plus depuis longtemps à dire qu'il n'aime pas le premier de la fratrie, le moule parfait, brillant, rentrant dans les lignes tracés par les parents, autant vis-à-vis de ces mêmes parents, c'est plus compliqué. Il aime ses parents, parce que malgré tout ils restent des parents. Il leur reconnait des bonnes choses : il a eu une belle enfance, une bonne vie, une éducation tout à fait correcte. Mais le jeune homme ne supporte plus, et ne l'a sans doute jamais supporté de manière cachée, indicible, mais ancrée à ces réactions, ce besoin absolu de contrôle qu'a le couple Bird. C'est comme s'ils prenaient les enfants comme on gère un commerce : les choses doivent être préparées et aller dans le bon sens, celui complètement prévu, organisé, et ce dans l'immédiat et sur le long terme.
Simon c'était le petit rebelle, celui qui ne veut pas faire comme les autres, qui ne veux pas faire comme tout le monde. C'était un mauvais élève, un bagarreur, le genre intenable. Rien n'était sérieux, tout été sujet à raillerie de sa part et rien ne l'arrêtait. Une fois il a même détruit une livraison entière de fleur très onéreuses. C'est sans doute à cette date que ses parents ont arrêté d'espérer quelque chose de lui, et ce n'est pas pour lui déplaire. Alors maintenant il donne parfois des nouvelles, rares, et ne les ignore pas quand ils se croisent dans la rue, mais ca ne va pas plus loin.

LES FRERES ET SOEURS
Cette petite dernière,  Simon la prend sous son aile, s'en occupe du mieux qu'il peut, se moque d'elle un peu, rigole, la taquine, l'embête. Mais c'est une forme d'affection et une manière de ne pas se sentir invisible comme les autres, alors ils tissent toute leur relation ainsi. Simon adore sa petite soeur, il lui donne beaucoup et est complétement attendri devant son caractère si doux et paisible.
A l'accident de leur frère (celui que Simon accepte encore comme tel, pas l'autre), c'est Simon qui a appelé Arya, elle est la première personne a qui il a pensé, parce que Arya sans Jackson ou sans Simon ou sans l'ainée des soeurs, elle perdrait son équilibre. Il lui raconte beaucoup de chose, et aime à croire que sa soeur lui raconte tout, ou presque. Il essaye de la convaincre de ne pas rechercher comme une démente l'attention des parents, mais plutôt à être fière d'elle-même, par elle-même. Mais c'est compliqué.
Pour Jackson, Simon a abandonné cette idée. Il sait très bien que rien ne fera démordre son frère de la vélléité d'être toujours présent dans le commerce Bird et ne pas choisir s'il en a vraiment envie ou pas. Peut-être bien qu'il est vraiment heureux ainsi, mais Simon, dans son obstination et dans sa rébellion familiale, a du mal à l'accepter. Mais il reste très amical avec ce frère.
Et pour la grande soeur, même s'ils ont le même âge, ils s'entendent bien sans être très proches. Ils sont frères et soeurs. Pas amis. Elle aussi est rentrée dans les ordres Bird. Simon aime à affirmer qu'il mène une lutte seul contre le reste des Bird. Mais en réalité, c'est aussi cela qui lui rend la tâche bien plus intéressante.

LA MEILLEURE AMIE
La maternelle. Une enfant de la famille du maire, un garçon d'une famille implantée depuis toujours. Ils se sont croisés déjà, sans doute, mais jamais en étant seuls. Quelques mots sont échangés à propos d'un doudou manquant, deux enfants se chamaillent, s’agrippent, et ne se sont jamais plus lâchés.
Sutton sans Simon, et Simon sans Sutton, c'est comme si on leur retirait une partie d'eux même. Cela s'est construit lentement, dans le temps et dans l'expérience, mais avec une telle force que les liens sont presque impossibles à défaire. C'est "sa" Sutton, il est "son" Simon. Après les jeux, le partage, l'amitié profonde et exclusive vient la jalousie. Les reproches, mais l'affection toujours. Ca a toujours été difficile pour Simon de voir Sutton ne serait-ce qu'ami avec un autre, et vice-versa. Il réagissait méchamment, comme un enfant qui fait un caprice. Quand ils sont devenus en âge des premiers émois, la tension est devenue encore plus forte, les disputes entre les deux amis à ce sujet sont toujours très houleuses. Et quand le moment vient des peines de coeur, les disputes sont effacées, oubliées, et l'autre se met en quatre pour redonner le sourire au peiné.
C'est aussi qu'ils sont têtus les bougres. Très têtus.
C'est Simon qui craqua le premier. Il était agacé, horriblement agacé par l'intérêt de Sutton pour une nouvelle conquête vaine. Pourtant il restait poli, ou au moins froid et concis. Là où la goutte d'eau fit déborder le vase, c'est quand elle lança une plaisanterie en l'air, quelques mots dont aujourd'hui encore Simon a hautement conscience, et il est sûr que Sutton également.
"Tu sais quoi, si dans 10 ans je n’ai trouvé personne, je me marierai avec toi ! "
Ce jour là, Simon eu un instant d'absence, un coup de chaud qui fait vaciller l'esprit -et il se bénit encore de ne pas avoir eu de tremblement. Mais elle plaisantait. Elle disait ça d'un ton léger. Cela l'a mis hors de lui, il est parti fâché en la laissant en plan. Chez lui, il fut très impoli avec tout le monde, bien plus que d'habitude, et il claqua la porte de sa chambre dans un grand fracas. Il avait besoin de réfléchir à ses réactions, à ses sentiments. Il passa la soirée dans ses pensées avant de finir par s'avouer à lui-même ce qu'il savait depuis un moment : il aimait cette fille. Sincèrement. Et elle ne l'accepterait pas. Pourtant il n'est pas du genre menteur ou dissimulateur, bien au contraire il réprouve ce genre d'attitude. Alors il se confia, sans oser le faire en face, c'était trop douloureux. C'était juste un message où il se livrait, en priant pour une réponse positive tout en sachant très bien, à force de connaitre la fille par coeur, qu'elle n'y répondrait pas.
Puis il s'en alla dans son université qu'il devait commencer un mois après, il trouva ça préférable, quoique un peu lâche. Ce fut tendu entre les deux pendant un moment, ils se voyaient encore mais jamais seuls, de manière presque inconsciente.
Le temps passa, les tensions s'apaisèrent, se cachèrent sous l'amitié sincère à défaut de pouvoir disparaitre. Tout redevint presque à la norme, et Simon termina ses études et rentra enfin au bercail.

LA FIANCEE
" Elle était en couple. Je croyais qu'à force, avec le temps, l'acceptation, ça me ferait rien… Mais pas vraiment. Alors un soir je suis sorti dans un bar de mon université pour passer une bonne soirée, pas noyer un chagrin. Ma soeur à raison, il faut que je me trouve quelqu'un. Pas obligatoirement quelque chose de sérieux, mais une fille gentille, quelqu'un de bien.  Tiens, celle là par exemple. Elle est belle, rieuse… Et me regarde aussi. Mieux, un petit sourire et elle s'approche. Pas une timide, mon genre. On a parlé toute la soirée, et c'était délicieux. Elle est intelligente, drôle, elle a de la conversation sans être assommante. En rentrant chez moi avec son numéro, je me suis étonné d'avoir passé un très bon moment, comme il m'en manquait depuis longtemps, et d'avoir oublié ce qui me tracassait.
Autant dire que je l'ai rappelée pour un premier rendez-vous. Elle semblait plus fragile cette fois-ci, mais toujours aussi plaisante avec ses maladresses et moi je riais toujours autant. Sutton a rompu avec son copain un mois plus tard, et ce n'est pas moi qui ai recollé les pots cassés cette fois-ci, à la place j'ai officialisé avec Millicent. On a fini vraiment ensemble avant même que je ne comprenne ce qui m'arrivait. On était bien ensemble, on se voyait le plus possible, et on a même emménagé ensemble. Elle était merveilleuse, et j'avais envie d'être bien avec elle, cela me paraissait facile d'être attentionné, et j'étais heureux ainsi, avec elle.
Quatre ans. Quatre ans sans que rien ne me semble obscurcir mon bonheur, j'avais un genre de stabilité. Sutton était toujours aussi importante, mais pour moi il n'y avait rien de plus -ou du moins j'essayais de m'en convaincre. Et puis un jour j'ai appris que Su sortait plus ou moins -enfin, se faisait utiliser en objet sexuel à mon sens- par son patron plus âgé et marié. Je crois que jamais ma colère contre elle n'a été aussi forte. On se bat à chaque fois qu'il est question de coeur, mais là c'était trop. J'avais le coeur serré et lourd, j'avais besoin de me raccrocher à quelque chose, désespérément, surtout ne pas avouer, ne pas avouer.
Une semaine plus tard je demandais à Millie de m'épouser en m'accrochant à elle pour qu'elle soit mon roc. Une bouée… de sauvetage. Car quatre ans qui s'écoulent c'est la routine qui s'installe sans même qu'on s'en rende compte. Les apparences sont encore lisses, belles et un peu utopiques. Et je n'ai pas voulu me l'admettre, mais une étincelle avait disparu, et je prenais trop mes décisions non pas en fonction de ma nouvelle fiancée mais en fonction de ma chère, très chère meilleure amie têtue.
Alors je suis entre deux rives, hésitant entre la facilité et la réalité de ce qu'on ressent. Je joue à l'équilibriste.

Hey toi Ta fiche est entamée depuis plus d'une semaine, du coup, me voilà à venir aux nouvelles.   On a tous une vie bien remplie, je veux bien te croire, du coup, si tu as besoin d'un délai, n'hésite pas à le demander.

Tiens-nous au courant, et espérant que tu nous reviennes vite