The thing about love # theo

C'était un dimanche ordinaire chez les Ainsworth. Devon et Théodor jouaient dans le salon. Leur mère les regardait avec amour tout en sirotant son thé. Une main pour soutenir son menton devant ce spectacle touchant à ses yeux. Les deux enfants qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau se roulaient sur le tapis persan. Ils chamaillaient, mais comme des deux chatons qui ne souhaitent aucun mal à l'autre. Leur père accoudé dans le couloir, les bras contre son torse ne semblait pas aimer ce spectacle et son air froid en disait long. « Je pense qu'il est temps qu'ils aient chacun leurs chambres. » La femme au foyer détourna son attention de ses fils pour se tourner vers son époux. « Pourquoi tu dis ça ? On a encore le temps. C'est encore des bébés. »  Leur père quitta sa place pour se poser prêt de sa femme et lui prendre la main. « Tu sais que je les aime, mais je les trouve beaucoup trop fusionnels, Mary. » Mary abandonna une petite moue avant de venir prendre une nouvelle gorgée de sa boisson chaude. « C'est des jumeaux. C'est normal. Arrête de t'inquiéter, Paul. » La mère au foyer caressa la joue de Paul et l'embrassa. « Si tu le dis. On va attendre, mais je ne trouve pas que cela soit une bonne idée. Ils prennent leurs bains ensemble. Ils dorment ensemble. Ils sont tout le temps ensemble. Je ne pense pas que cela sain. » « Tu t’inquiètes trop. »


Un samedi, quelques années après, dans une supérette locale Mary et ses deux fils faisaient leurs courses. Les deux bambins, très agités, n'arrêtaient pas de se courir après entre les rayons. Leur mère n'était même pas énervée ou agacée. Elle continuait de regarder ses fils avec ce grand sourire tout en poussant son caddie jusqu'à qu'elle voit Théodor trébucher et tomber. Le petite garçon, comme tous les enfants, se mit à pleurer à chaude larmes. Elle s'apprêta à s'agenouiller vers lui quand Devon la devança et prit son frère dans ses petits bras. Il l'aida lui même à se lever et prit son visage dans ses petites mains. « Ne pleure pas, Monkey. Tiens, voilà un bisou magique. »  Devon déposa un baiser chaste sur les lèvres de son jumeau qui arrêta de pleurer. La scène était touchante, rien de sale, après tout Mary embrassait ses enfants de cette manière quand ils se blessaient. Devon n'avait fait que reproduire un schéma. Cependant, la mère resta interdite quelques instants. C'est Devon qui chassa ses pensées. « Quelque chose ne va pas, mum ? »  La mère retrouva son sourire et rassura aussitôt ses fils. « Non, rien trésor, maman pensait à ce qu'elle allait vous faire comme gâteau pour le désert. » Les enfants explosèrent de joie et Théodor avait déjà tout oublié.  Cependant, Mary réalisa que son époux avait raison, leurs fils étaient beaucoup trop fusionnels. Ce n'était pas bon pour leurs développements. Ils allaient devoir agir. 


C'était un soir d'orage, les jumeaux avaient bien grandit, et Devon se réveilla en pleine nuit en réalisant qu'on venait de se glisser dans ses draps. D'abord, paniqué, il souleva le drap avant de trouver son jumeau tremblant à chaque nouveaux coups de tonnerre. Devon offrit une moue et alla susurrer à l'oreille de Théodor. « Tu devrais pas être là, Monkey. Maman va encore criser si elle te trouve là. Et, je veux pas être puni ce week-end. J'ai ce tournoi de moto-cross que je ne peux louper. » Un nouveau éclair dans le ciel et Théo jeta ses bras autour de son frère et le supplia. « S'il-te-plaît, Dev'. Je peux dormir avec toi ?Tu sais que je suis terrifié par les orages. » Devon soupira tout en ne pouvant s'empêcher de caresser le haut de la tête de son jumeau. « Tu es vraiment une fillette, parfois. Quand je pense qu'on est jumeau, je me dis que toi tu dois être celui qui est raté. » Théo bougonna.  « Soit pas méchant, Dev'. » Le principal concerné soupira encore et repoussa son frère. Il lui tourna le dos et ferma les yeux. « Ok. Ok. Allez, tu peux rester, mais tu dors de ton côté. Je peux me réveiller demain avec ton woody qui appuie contre mon dos.  »


Devon n'avait jamais fait dans la finesse et quand Théodor s'enferma dans la salle de bain ce matin là. Il défonça la porte d'un coup d'épaule. Théodor sursauta et en lâcha ses calmants qui chutèrent dans le fond du lavabo. Théo les regarda disparaître et allait s'apprêter à se retourner vers son frère pour lui crier dessus quand à sa grande surprise ce fut le contraire. « Je suis pas maman ou papa, Monkey... » Théodor l'arrêta tout de suite en le coupant. « Ne m'appelle plus comme ça. Je suis plus un gamin. » Il tenta d'ouvrir une nouvelle boite de ses anti-dépresseurs, mais Devon fit voler la boite en tapant dedans. « Je disais...Je vais pas te chouchouter. Tu es parti pendant un an, c'est cool tu as l'air d'aller mieux, mais je te laisserais pas te bourrer de ses conneries. » Théodor ne répondit rien et ne fit que dévisager son jumeau avec fureur. « Tu peux essayer de faire ton dur avec moi. J'en bouffe trois comme toi au petit déjeuner. On vient d'arriver dans cette ville. On va tout faire pour que la boutique marche. J'ai mon petit commerce d'herbe à coté. On va se faire pas mal de fric. Alors, déconne pas. » Devon s'apprêta à tourner les talons quand son frère lui jeta sa boite vide dessus. Devon se retourna.  « Tu veux me dire quelque chose ? Arrête de déconner, Monkey, tu peux mentir à tout le monde, mais pas à moi. On sait tous les deux pourquoi tu as craqué. Je leur ai rien dit si c'est ce qui t’inquiète. Mais, je pense pas que tu veuilles parler de ça ? » Devon prit une pause et croisa les bras contre son torse. « Tu ne veux jamais parler de ça. Mais, il faudra bien un jour que cela sorte. » Théodor s'approcha, mais au dernier moment, il repoussa violemment Devon en arrière. « Va...te...faire...foutre...Dev' !  » Voilà, comment était les relations entre les deux frères depuis que toute la famille Ainsworth venaient de s'installer à Blossom Hills. Froide et très conflictuelle. On aurait dit deux loups prêt à s'égorger à chaque fois qu'ils se retrouvaient dans la même pièce. Ils partageaient un secret. Un terrible secret qui remonte il y a un an. Un secret qui poussa Théodor dans la dépression.