PHIL - maybe we're just having too much fun

Je suis né à Blossom Hills dans une famille d'agriculteurs, des céréaliers. Je n'ai jamais aimé ça sincèrement, je crois que ça n'a jamais été mon truc de devoir aider mes parents lors des moissons et ils l'ont assez vite compris, ils sont assez compréhensifs et ne s'attendent donc pas à ce que je prenne la relève et cela bien que ce soit, je pense, la raison de ma venue au monde. Je n'ai manqué de rien dans mon enfance, j'ai toujours été entouré de ma famille puisque le reste de celle-ci travaille dans ce même domaine, on habitait dans une ferme gigantesque et j'avais quelques animaux avec lesquels m'amuser, j'ai toujours aimé ça les animaux, surtout mes lapins bien qu'ils finissent dans mon assiette sans que je ne le sache tout petit. J'avais aussi des dizaines de cousins chez qui je pouvais aller, une grande famille. C'est ce qui m'a permis de ne pas rester fermé sur moi-même, j'étais un enfant épanoui et très ouvert. Je me suis très vite retrouvé dans les tracteurs de mon père, il me laissait passer les vitesses pour m'amuser, je crois qu'être avec mon père est le seul truc qui m'intéressait lorsque je l'accompagnais sur les champs. J'en connais des choses sur la terre, les engrais, pesticides, tout ce que vous voulez, mais j'ai refusé de faire des études agricoles, je suis allé au lycée comme la plupart des jeunes de mon école et j'ai décidé d'arrêter mes études, ce n'est pas une décision définitive, mais je ne voulais pas commencer des études que je n'étais pas sûr d'apprécier, je me cherche toujours depuis ce moment-là, mais je n'ai pas rien foutu pendant un ou deux ans, à l'âge de 18 ans, je me suis engagé dans l'armée pour faire mon service militaire, c'était assez compliqué et je ne m'attendais pas à cela, cependant, ce fut les deux années les plus productives de ma vie dans le sens où j'ai découvert que je pouvais me surpasser, j'ai, par ce même biais, perdu les kilos en trop qui me rendaient cible de moquerie. Je me suis fait de véritables amis, les conditions sont parfois difficiles et sa forge l'amitié qu'on a envers nos camarades. Mais ce n'est pas tout rose et encore moins quand on est gay, ça n'avait jamais vraiment été un problème pour moi, ni dans ma famille qui s'en doutait apparemment ni auprès de mes amis, mais lorsque que certains de mes camarades l'ont appris, ça a été tout à fait différent, que ce soit des blagues plus que douteuses ou carrément des gars qui pensaient que je pouvais leur rendre quelques services, c'est pour cela que je n'ai pas renouvelé mon service d'ailleurs, ça devenait de plus en plus pressant et les gradés ne faisaient rien alors que ça se passait sous leurs yeux, ça m'a un peu forgé un caractère puisque j'en viens rapidement aux poings pour un peu rien. Rien qu'il y a quoi, un mois, un type est venu m'aborder pour tenter de me vendre de la merde et comme il insistait, ça m'a énervé et bim, par terre. J'essaie de contrôler tout cela, mais c'est plus dur qu'on ne le pense. En tout cas, ces 18 mois au service de mon pays n'étaient pas les plus roses, mais les plus intéressantes, j'ai découvert que je possédais une volonté énorme quand quelque chose m'intéresse réellement. J'adore aider les gens et c'est une chose que j'ai eu la chance de pouvoir faire pendant ces 18 mois, quand je suis rentré, j'étais plus un gamin, mais un homme et ma famille, mes amis, ne me reconnaissaient plus, j'ai vraiment changé pour le meilleur, je me débrouille tout seul et j'apprécie les choses les plus petites. Je n'ai pas voulu me rendre inactif à mon retour alors j'ai pris ce petit job dans une épicerie et j'y travaille depuis un an maintenant, ce n'est pas le travail de mes rêves, mais il fait l'affaire et ça me permet de me poser un peu et d'avoir mon chez-moi loin de la ferme familiale. Je n'ai pas encore trouvé dans quoi je veux me lancer réellement, je ne compte pas rester dans cette petite épicerie toute ma vie, et cela, bien que j'adore mon patron, mais je sais que dans le pire des cas mes parents seront toujours prêts à me rouvrir les portes de leur ferme.