Loan ~ "J'aime pas les blancs." "Alors mets de la couleur !" [délai jusqu'au 04.09]

Tout d'abord, commençons par mettre les point sur les i sans attendre. Je suis d'origine italienne par mes parents qui viennent de ce pays mais il faut savoir que même en temps qu'aînée de notre famille, je n'ai encore jamais eu l'occasion d'y mettre ne serait-ce qu'un pied. En effet, nos chers parents habitent à Blossom Hills depuis une quarantaine d'années, à peu de choses près. Je suis donc née dans cette ville et malgré mes trente-deux ans, je n'ai encore jamais eu l'occasion de m'en éloigner, à mon plus grand regret. Un jour peut-être, je ne perds pas espoir. Mais passons... Au-delà de ça, j'ai quand même eu la chance d'avoir une enfance relativement paisible. Mes parents n'étaient pas désagréables et j'avais une certaine liberté de mouvements, même quand mon frère et ma sœur ont vu le jour. Il m'arrivait parfois de m'en occuper mais ce n'était pas systématique. Bon dans les faits, si je n'avais pas eu le choix, je n'aurais de toute façon pas contesté mais rien de tout ceci n'est arrivé. En ce qui concerne, le reste, j'étais une élève modeste. Pas mauvaise mais pas une surdouée non plus. Disons que je faisais ce qu'il fallait pour rester au niveau. Et très franchement, ça me convenait. Il m'arrivait également de sortir faire la fête, parfois même de draguer mais même à cette époque, je n'avais jamais de relation durable. Et ma vie a continué ainsi durant quelques années. Jusqu'à ce que je puisse enfin prendre mon envol et quitter la maison familiale. A ce moment-là, j'aurais éventuellement pu choisir de quitter la ville en partant très loin. Mais alors, pourquoi ne l'ai-je pas fait, me direz-vous ? Pourquoi me suis-je tout bêtement installée dans un autre quartier ? Pour mon frère et ma sœur.  Cette dernière est assez rapidement venue vivre avec moi à cause de certains problèmes avec nos parents. Ne pouvant décemment pas la laisser à la rue ou à vivre dans un enfer, j'ai accepté de la recueillir chez moi. Même si elle joue les pickpockets et qu'elle est fan du vol à l'étalage. Je me dois d'être présente pour les aider et les soutenir. Et ce, même s'ils m'en font voir de toutes les couleurs. Parce que même si mon petit frère a son propre appartement depuis qu'il est à la fac, il pense surtout à draguer et à sortir faire la fête plutôt que de se consacrer à ses études. J'essayais de le sortir de sa situation mais le fait qu'il soit buté n'arrange en rien nos affaires. Et ma vie en elle-même n'avait rien de particulièrement joyeuse non plus. Visiblement, je commence à croire que c'est de famille, que c'est héréditaire. Mais qu'est-ce que j'aimerais réellement me tromper sur ce point-là. Juste ça. Mais qui étais-je pour aspirer à une vie simple et normale ? Moi qui gérais mon frère et ma sœur ainsi qu'une boutique de prêt-à-porter que j'étais parvenue à ouvrir à grand peine et par mes propres moyens...

Moi, c'est en amour que je joue encore et toujours de malchance. J'aurais rapidement dû arrêter pourtant quand j'ai vu que les premières relations que je voulais un tant soit peu sérieuses se finissaient toutes par un cuisant échec. Mais non. J'ai continué. Par espoir peut-être ou alors, tout simplement parce que je refusais de voir la vérité en face. Celle qui me clamait que je n'étais pas faite pour passer ma vie en couple. Je voulais croire que quelqu'un était fait pour moi. Le monde est vaste après tout, il devait bien y en avoir un qui était réellement intéressé par ma personne. Quelqu'un qui ne prendrait pas du plaisir en me trompant ou en m'humiliant. Pas comme cet abruti qui a trouvé amusant de me laisser entrevoir un possible bonheur avant de me poser un gigantesque lapin le jour du mariage. Mariage qu'il avait même demandé juste pour me ridiculiser face aux autres babouins qu'étaient ses soi-disant potes. J'espère que la vie le lui a bien rendu. A mes yeux, il ne mériterait que ça. Puis comme si ça ne suffisait déjà pas, j'en ai au encore un autre. Celui-là, j'ai fait la grossière erreur de croire que c'était le bon. Que je pourrai passer ma vie avec lui. Il était gentil, agréable, potentiellement amoureux ? Mais voilà, finalement, l'histoire s'est arrêtée. Comme les autres. Parce qu'on ne parvenait pas à avoir des enfants et personnellement, je n'envisage pas ma vie sans au moins un marmot à élever. J'ai déjà pensé au système de l'insémination artificielle pour en avoir sans devoir passer par des rapports avec un homme mais au final, c'est une idée qui n'est jamais allée jusqu'au bout de sa conception. Mais je réussirai à en avoir un. J'en reste persuadée. Je suis très motivée.

Hélas, une autre erreur est venue se dissimuler dans mon parcours. Il y a à peu près deux ans, j'ai fait la plus vaste connaissance d'un autre homme. Encore. Il s'agit ni plus ni moins que du traiteur anglais que j'ai appelé pour qu'il prépare le repas visant à fêter les quarante ans de mariage de mes parents. Au départ, nos discussions restaient purement professionnelles. Nous étions sérieux et ça nous convenait très bien comme ça. Mais nous avons sympathisé. Même lorsque le repas fut terminé, quand nous nous croisions, nous continuions à nous saluer. Sauf qu'à partir de ce moment-là, ça n'avait plus grand-chose à voir avec un simple bonjour. Nous commencions vraiment à échanger l'un avec l'autre. A avoir des vraies conversations personnelles. C'est ainsi que nous avons commencé à nous rapprocher, à apprendre à connaître l'autre et même à un peu trop l'apprécier. Nous avons fini par entamer une liaison. Mais pour l'un comme pour l'autre, nous ne nous sommes rendus compte que trop tard que c'était une énorme erreur. Je l'ai attiré involontairement et une fois de plus, ça m'a coûté davantage que si nous avions continué à simplement nous dire bonjour. Nous avions commencé une idylle mais elle s'est arrêtée au bout d'un an et demi, en mars 2015. Comme ça. Une fois de plus, j'avais beaucoup trop espéré de cette relation. Je pensais qu'on aurait pu faire quelque chose. J'attendais qu'il quitte potentiellement sa petite amie pour que nous puissions vivre ensemble. Mais ça ne s'est jamais produit. Il en était bien trop amoureux et je ne m'en suis rendue compte que bien trop tardivement. Le mal avait déjà été fait. D'un côté comme de l'autre. Et le fait qu'il est, par la suite, demandé sa dulcinée en mariage, ça n'a rien arrangé. Au contraire, ça a créé une certaine tension entre nous... Je pense conserver cette ancienne liaison secrète et le fait que nous nous évitions facilite on ne peut plus la tâche. Mais à l'époque, j'étais loin de me douter que ça ne resterait pas aussi simple pendant encore bien longtemps. Quelle triste vie.

Puis un jour, il y a environ trois mois, ma sœur est venue me voir en me disant qu'elle avait quelqu'un à me présenter. Un homme. Un autre. Je soupirai, me demandant en quoi lui serait différent de tous les autres que j'avais déjà pu croiser. Mais devant l'insistance de ma cadette, j'ai fini par accepter de le rencontrer. Mais comme pour ceux qui étaient passés avant lui, je m'étais fait un faux espoir. Ma première impression le concernant fut tout bonnement celle d'un chieur doublé à un con. Le combo fatal, si mon avis vous intéresse. Il n'est pas passé loin de ma liste des hommes à ne surtout plus jamais recroiser. Mais alors, pourquoi ne pas l'avoir noté, n'est-ce pas ? En soi, c'est une raison assez simple. J'ai fait part de mes premières impressions à ma petite sœur en lui disant que ce n'était pas quelqu'un de fréquentable. Mais elle n'a pas été d'accord avec moi. Elle m'a tenu tête en m'expliquant que ce Raphaël lui avait empêché de s'attirer de très gros ennuis. Il s'était fait passer pour son grand-frère alors qu'elle s'était faite prendre à voler des mangas dans la librairie d'une ville voisine. Ils ont discuté avant de comprendre qu'ils venaient de la même ville et que pour elle, il était ce grand-frère et ce modèle qu'elle n'avait jamais vraiment eu avec le cadet. Alors par respect pour ma chère petite sœur, j'ai accepté de ne pas le catégoriser dans les gros cons immédiatement. Et mon petit frère le connaissait également et il n'en a jamais dit du mal. Alors j'ai fait une concession. J'ai bien voulu réviser mon jugement à son sujet.

Nous nous sommes recroisés par ma sœur et mon frère et nous avons appris à nous connaître. Enfin... Si on veut. Je crois que j'ai plus parlé de ma propre vie que lui n'a évoqué la sienne. Mais je ne peux pas forcer les gens à dévoiler leurs secrets s'il n'en ressentent pas l'envie. Disons que je sais ce qu'il doit raconter aux gens qu'il côtoie. C'est un anglais né de parents fermiers. Il a une famille plus nombreuse que la mienne et il s'est installé dans le coin pour apparemment changer d'air. Oh, ça, il ne me l'a pas dit de vive-voix mais j'ai pu observé la marque qu'il possède à l'annuaire gauche et la bague qu'il porte un coup en collier et une autre fois dans son porte-feuille, par exemple. Un fait qui me laisse penser qu'il a probablement été fiancé par le passé. Et sincèrement, je ne tiens pas plus que ça à savoir ce que son ex-fiancée a pu devenir. Surtout que c'est un sujet qu'il semble fuir comme la peste et non sans douleur. Ce qui me laisse penser qu'elle est morte mais je ne pense pas demander une vérification. Parce que je sens que, peu importe ce qui lui est arrivée, il l'aime encore et quelque part, ça m'attriste pour lui mais... Aussi pour moi. Parce que dans ma vie, je n'ai jamais eu la chance de rencontrer un homme aussi fidèle, qui puisse m'aimer envers et contre tout. C'est sans doute ce point qui m'a poussée à aller plus loin avec cet homme. Cela fait deux mois qu'il nous arrive parfois de coucher ensemble, bien que cela ne se rapporte qu'à une relation de sex-friends. Il m'a prévenue dès la première de ce fait, je savais à quoi m'attendre. Il y a environ un mois, il m'a également fait une nouvelle révélation au sujet de sa famille : il avait un cousin. Et pas n'importe lequel. Gabriel Edgecombe. Un homme que je connaissais très bien malgré moi. Mais je choisis de me garder de lui parler de la relation que j'avais pu avoir avec lui. Question de sûreté, évidemment. Et pour couronner le tout, il y a quelques jours, j'ai découvert quelque chose que je commençais de moins en moins à attendre. Je suis enceinte. Et bien entendu, le père ne pouvait qu'être Raphaël. Il était le seul avec qui j'avais eu des rapports dernièrement. D'un côté, j'aimerais beaucoup pouvoir garder cet enfant parce que ce sera sûrement ma seule occasion. Je commence à vieillir et je ne pense pas trouver l'homme qu'il me faut, un jour. Mais d'un autre côté, j'hésite. Je me dis que c'est peut-être une énorme bêtise que de vouloir le garder. Mais... Je ne sais pas. De toute façon, il faut que j'en parle à Raphaël mais comment ? Je crois que je redoute sa réaction et ça me pousse à l'éviter autant que possible depuis quelques jours. J'ai peur de la suite mais j'ai aussi parfaitement conscience que je ne pourrai pas lui cacher cela éternellement... Je sais que ce moment viendra alors à défaut d'avoir mieux, je m'y prépare...

Hey toi Ta fiche est entamée depuis une semaine, du coup, me voilà à venir aux nouvelles.   On a tous une vie bien remplie, je veux bien te croire, du coup, si tu as besoin d'un délai, n'hésite pas à le demander.

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