BARRY ❖ She was never that good in bed even when she was sleeping

« Lâche moi ! » murmurais-je à ma mère qui me prenait dans ses bras un peu trop violemment. « Mais maman, laisse moi tranquille quoi ! Tu vas décoiffer mes cheveux » et elle se mit à rire avant de me serrer un peu plus contre elle. Son ventre rond contre moi me dérangeait en plus, mais je ne manquerais pour rien au monde, même si je râlais un peu, l’affection de ma mère. « Mais arrête je vais écraser Moustique ! » dis-je en désignant du menton son gros bidon. « Arrête de dire n’importe quoi Barry. Ta sœur est plus forte que tu le penses !  » je soupirais doucement. Oui je n’en doutais pas. « Ouais mais j’suis son frère, je me dois de prendre soin d’elle. Alors tu peux ranger tes attaques de câlins tant qu’elle est pas parmi nous » dis-je en faisant légèrement la moue.

« Je t’aime Moustique » ma mère avait enfin accouché, et voilà que cette petite sœur qui pointait le bout de son nez me faisait déjà fondre le cœur. C’est pas possible. Vraiment une fille c’est la perdition de l’âme pour un homme. Et ma petite sœur. Ma petite Moustique comme je l’appelais depuis bien avant sa naissance, avec ses trois poils sur le caillou et ses grands yeux bleus … comment pas craquer en la voyant. « Je te promets soeurette que je serai toujours là pour te protéger de tout !  » un petit sourire et je remettais mes cheveux en place. Ma mère se mit à rire. « Mais tu sais Barry qu’elle saura se défendre toute seule !? Qu’on est là nous aussi ! » je soupirais doucement et la regardais comme si elle venait de dire la pire énormité de la terre. « Nan mais maman … On s’en fout ça. Je suis son frère c’est tout. Et pas question que quelqu’un la touche ! » elle se mit à rire de plus belle et Moustique commençait à gazouiller en passant ses petits doigts autour de mon index que je lui donnais pour la chatouiller.

J’passais mon temps à l’emmerder la soeurette. Moustique. Ouais ce qu’elle était géniale et elle courait toujours à fond. J’pouvais lui dire ce que j’voulais elle m’croirait toujours. Pourtant on avait quand même pas mal d’années de différences. Sept. C’est beaucoup hein. Mais je l’aimais d’tout mon petit coeur. « Allez viens on va s’mettre sous le cerisier Moustique!  » elle me regardait et faisait une grimace. « Mais j’ai un prénom Barry tu sais!  » elle soupirait et s’arrêtait les mains sur les hanches avec un regard plein de reproches. « Oh hé, tu te calmes Moustique! Ca aurait pu être pire j’aurai pu t’appeler … j’sais pas moi, Crapaude, ou encore mieux, … ORNYTHORINQUE! Alors te plains pas!  » je lui fis un grand sourire et l’observais un peu. Après quelques secondes ou minutes à essayer de ne pas réagir elle finit par éclater de rire. « T’es plus belle quand tu souris Moustique! » dis-je en lui ébouriffant les cheveux. « Maieuuuuh!  » et pourtant elle me rejoignait sous le cerisier ou adossés au tronc on regardait nos parents ouvrir le bar de la place. C’était une affaire de famille le Café des Fowler. Et un jour on s’en occuperait. Elle ou moi. Probablement plus elle.

« Mais nan, d’la bière y’en a plein dans la réserve!  » L’adolescence arrive, et les conneries avec. J’voulais impressionner la galerie. Et avoir un père qui a une réserve remplie d’alcool ça pouvait aider. « Vous en faites pas on s’fera pas chopper!  » frais de quelques tatouages, et un look rebelle, j’faisais signe à mes potes de me suivre. Bon l’histoire ferait le tour du village si jamais on s’faisait prendre, c’est que Blossom Hills c’était une p’tite ville quand même. Mais il n’y avait aucune raison que ça arrive. N’est ce pas. A pas de loups j’entrais dans la maison des parents. Ils dormaient à poings fermés à l’étage. Moustique … j’savais pas où elle était. Pas dans l’ovin, c’est pas grave. Je prenais la clef de la réserve sur le clou et adressais un signe de victoire. « BARRY! » je restais interdit, comme gelé sur place. En un clin d’oeil mes potes se tirent comme des lapins. « Oui maman ? » dis-je doucement en me retournant vers elle. Je savais que j’étais pris la main dans le sac et j’essayais de la charmer avec un grand sourire. « Tu crois que j’ai pas deviné ton manège. T’as vu l’heure! » elle désigna du menton la poche de mon jean troué. « Tu remettra la clef à sa place et dès demain tu viendras aider au café. Que ça te plaise ou pas!  » Oh putain c’que j’me sentais con sur le coup. Elle remontait l’escalier et me laissait planté dans l’entrée comme un benêt.

« Allez y, prenez votre soirée en amoureux. J’m’occupe du bar!  » un sourire aux lèvres je poussais mes parents en dehors de la maison. « C’est votre anniversaire de mariage. Vous allez pas travailler quand même!  » Moustique derrière moi hochait positivement de la tête. « Mais oui allez y, je m’occupe de tout!  » je lui jetais un regard furieux. « Oui bon … laissons croire à Barry que c’est lui qui va tout gérer!  » je lui donnais un coup de coude mais ça finissait de convaincre nos parents qui partaient main dans la main, amoureux comme au premier jour. « Bon tu vas dans ta chambre faire tes devoirs Moustique! » je soupirais doucement et reçu le torchon qu’elle me lança en plein visage. « Ouais bon d’accord tu peux m’aider!  ». Si j’avais longtemps cru qu’elle serait celle qui reprendrai le bar des parents, plus le temps passait, plus c’était moi qui le voulait. M’être fait prendre en flagrant délit par ma mère avait été un déclic en quelque sorte.

« T’as vu qui est la ? » il y avait une grosse soirée dans la ville voisine, et avec mon pote on s’y était invité. Y’avait pas mal de filles. De notre âge en plus. « Oui j’ai vu … » dis-je en soupirant doucement avant de voir celle dont il parlait. Un sourire de charmeur venait se greffer sur mon visage et je remontais les manches « Allez au boulot. Freddie, à plus tard!  » dis-je en levant ma bière pour le saluer. « Ou probablement plus à demain!  » ajoutais-je avec un grand sourire. « Roxanne! Ca fait un bail qu’on s’est pas vus!  » et son visage est déjà tout ravi de me voir. Et un premier point pour Fowler!

« J’fais quoi sans toi Moustique!? » elle partait pour l’autre bout du continent. Mais pourquoi donc! Quel besoin avait elle de partir de Blossom Hills!? « T’es pas bien avec moi ici!? » mais j’avais eu beau rouspéter, ironiser, plaisanter, me fâcher, rien n’avait eu raison du départ de ma soeur. Elle était faite pour les études elle. Moi j’allais reprendre l’affaire des parents et donc j’m’en tapais énormément de l’école. La seule raison pour laquelle j’continuais à la fréquenter un peu, c’était pour pouvoir voir Isobel, et Charlène et Laurie, et Deborah, et …. bref. « Bah t’as tout ton harem ici! » répliqua Moustique comme si elle avait lu dans mes pensées. « Ouais mais toi c’est pas pareil, t’es ma soeur, t’es LA femme parfaite!  » ma mère fronça les sourcils. « Avec toi maman bien sûr!  » Mais voila … Moustique partait à ce qui me semblait être l’autre bout du monde, pour faire je ne sais quelles études!

Le temps passait vite. Et lentement à la fois. La trentaine est vite arrivée. Et Moustique n’est pas revenue. Du moins pour de bon « T’abuses Moustique! » mais elle m’appelait régulièrement, et revenait quand elle pouvait pour les vacances. Mais c’était pas pareil. Papa et Maman avaient aussi déménagé dans une ville un peu plus loin c’était moi qui m’occupais à présent seul - ou presque - du café. Mais c’était pas bien grave puisque ça me plaisait. Et j’nous revoyais pourtant souvent adossés à ce cerisier Moustique et moi. En train de spéculer sur notre futur. Souriant doucement je retournais au bar et offrait une conso’ gratuite à la belle blonde au comptoir.

« Tu n’as jamais songé à te poser!? » c’était le refrain de ma mère en ce moment. « Tu te rends compte qu’à ce train la c’est ta soeur qui va me donner mon premier petit enfant.  » je fis de grand signes gênés. « Ah mais nan, me met pas l’image de Moustique en train d’accoucher dans la tête!  » le souffla désespérée alors que mon père se mit à rire. « AAAAH MES YEUX MAMAN!  » j’étais le roi des pitreries. « Non mais sérieusement Barry. Tu as trente-six ans maintenant. Tu nous a jamais présenté personne!  » je haussais les épaules et regardait mon père. « Elle est tout le temps comme ça en ce moment papa ?  » avant de mordre dans un des cookies fait-maison par ma mère. « Oh tu sais la ménopause …  » me répondit il sur le même ton que moi. Ma mère lui asséna un coup de pieds dans le tibia. Ils étaient mignons tous les deux. « Oui mais je suis pas vous moi. J’veux pas forcément de famille ou d’enfant. J’ai vous et ça m’suffit!  » je me levais et pris une poignée de cookies que je fourrais dans mes poches. « Bon sur ces bonnes paroles, papa courage avec elle! Si tu as besoin mon canapé est confortable!  » ma mère me chassait déjà de la cuisine à coup de torchon. « Allez ouste!  » dit-elle avec tout de même un regard bienveillant alors que j’enfourchais ma moto pour retourner à Blossom Hills.

Allongé sur le canapé. Trois ou quatre canettes de bière sur la table basse et la télé à un volume plus fort que supposé j’étais bien calé. Les cookies de maman avaient été dévorés en moins de temps qu’il ne faut pour le dire et il ne restait de leur existence que quelques miettes sur le canapé. La sonnette retentit. « Allez vous eeeeeeen! » hurlais-je d’une voix lasse. Qui osait me déranger bon sang! Mais ça continuait à sonner. D’un pas lent et agacé je me levais et allait ouvrir la porte. Je n’eus pas le temps de comprendre qu’elle me sautait dans les bras. « BARRY! ». Mou-whaaaat!? Moustique était là. Je la saisis par le épaules et l’écartait un peu de moi en douceur. Et elle n’était pas seule. J’arquais un sourcil et désignait son ventre très arrondi du menton. « T’as été faire la razzia sur les cookies de maman!? » demandais-je un sourire aux lèvres.