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My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?


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MessageSujet: My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?    My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?  EmptyVen 14 Aoû 2015 - 2:15
Nalah ∞ Raphaël

❝Tu as été l’amour de ma vie mais moi je ne suis visiblement qu’un chapitre de la tienne. ❞

Je pense à toi tout le temps. Je pense à toi le matin, en marchant dans le froid. Je fais exprès de marcher lentement pour pouvoir penser à toi plus longtemps. Je pense à toi le soir, quand tu me manques au milieu des fêtes, où je me saoule pour penser à autre chose qu’à toi, avec l’effet contraire. J’aimerais tant faire autre chose que penser à toi mais je n’y arrive pas. Si tu connais un truc pour t’oublier, fais-le-moi savoir. Jamais personne ne m’a manqué comme ça. Sans toi, ma vie est une salle d’attente. Qu’y a-t-il de plus affreux qu’une salle d’attente d’hôpital, avec son éclairage au néon et le linoléum par terre ? En plus, dans ma salle d’attente, je suis seul, il n’y a pas d’autres blessés graves avec du sang qui coule pour me rassurer, ni de magasines sur une table basse pour me distraire, ni de distributeurs de tickets numérotés pour espérer que mon attente prendra fin. J’ai très mal au ventre et personne ne me soigne. Être amoureux c’est cela : un mal de ventre dont le seul remède, c’est toi. J’ignorais que ton prénom prendrait tant de place dans ma vie.
Citations issues de Grey's Anatomy et de L'amour dure 3 ans.


Petit constat que je me suis fait dès mon réveil, aujourd’hui : La routine s’installe rapidement chez l’être humain. On a beau tenter de la tuer en déménageant à des kilomètres de son pays natal, on a beau tout faire pour éviter les pensées indésirables : la routine est là. Pour peu que vous n’y fassiez pas attention, elle ronge même peu à peu votre quotidien. Pire qu’un cancer. Comme j’en ai un, j’sais donc de quoi je parle. La maladie rend pas philosophe, pas plus que la bière : c’est juste l’ennui qui fait cela. Et je pourrai écrire un mémoire sur l’ennui ! Enfin, c’est pas la faute au p’tit bled dans lequel j’ai posé mes bagages depuis 4 mois : je pourrais être dans la ville la plus animée au monde, avec de l’argent à ne plus en savoir quoi faire, ayant à mes bras les femmes considérées par tous comme les plus belles au monde, et être à la plus grande fête du siècle, que je m’emmerderais comme un rat mort. (Remarquez, j’suis peut-être pas un rat, mais j’suis un mort en sursis, alors ça doit sans doute rapprocher, non ? Ok, je divague...). Pour en revenir là où je voulais aller : ça fait que 4 mois que je suis à Blossom Hills, et pourtant, je m’ennuie déjà. C’est pas faute d’essayer de m’occuper : il semble cependant que j’ai bientôt fait le tour de ce qu’il y avait à faire ici. Je sais ce que vous vous demandez (j’vous l’avais jamais dis, mais j’suis devin. Ou juste quelqu’un de logique, selon le point de vue qu’on adopte) : pourquoi Diable est-ce que je reste ici ? La réponse est simple : c’est un bled paumé qui est, de surcroît, très éloigné d’Elle. De ce fait, sauf si la poisse décide de se réinviter dans ma vie (qu’elle a déjà assez pourrie comme ça, si je peux permettre !), Elle ne devrait jamais avoir de raisons de mettre les pieds ici. Ce qui est parfait pour moi !

Pour être tout à fait honnête (ça m’arrive de l’être parfois !), ce village me rappelle un peu celui dans lequel j’ai grandis. Mais, par-dessus-tout, j’aime le cerisier, symbole de ce patelin. C’est pour cet arbre que j’ai choisis le quartier dans lequel j’réside : afin de l’apercevoir depuis la plupart de mes fenêtres. Je serai infichu d’expliquer pourquoi, mais cet arbre est la seule chose qui ait réussit à raviver un semblant d’inspiration créatrice en moi, depuis... Bah, depuis que je L’ai quitté, enfin, depuis que je L’ai perdu. Mais, on ne va pas jouer sur les mots, ça serait une perte de temps... La raison de ma diatribe sur la routine vient du fait que, depuis 4 mois, la mienne veut que le matin, je me lève aux aurores. Après une douche rapide et un petit déjeuner frugale, je vais faire un long jogging (jamais le même parcours pour varier les plaisirs) alors que le soleil sort enfin son gros cul de son lit (j’suis poétique comme mec ! Que voulez-vous, tout le monde n’est pas un artiste comme moi !). Puis je vais au Café de Barry pour ingurgiter la première partie de ma dose quotidienne de caféine, et possiblement grignoter quelques gourmandises tout en gribouillant sur l’un de mes carnets à dessins. Par la suite, je retourne chez moi pour prendre une bonne douche (sentir la transpi’ toute la journée, c’est pas mon délire) avec la musique à fond. Ensuite, j’emporte la musique avec moi jusqu’à mon atelier, duquel je ne sors que par nécessité, et que je ne quitte pour de bon que pour aller dormir, afin de pouvoir créer en toute quiétude. Voici à quoi ressemble ma routine en ces lieux. Enfin, à peu de choses prêts, car il y a quelques variations, selon si ma tumeur a décidé ou non de se rappeler à moi. (Petit mémo pour Tumy-La-Connasse : rien ne parvient à t’effacer de mon esprit, alors te sens vraiment pas obligée de faire la guest-star aussi souvent ! Et prends pas l’excuse du : « Raph, t’as qu’à suivre correctement ton traitement, et je te laisserai peut-être plus tranquille ! », car ça marche pas avec moi !).

Aujourd’hui, cependant, la routine semble décidée à se foutre de ma gueule. Pour mon plus grand désarroi, elle fait comme mon inspiration. Sachant qu’il n’y a que lorsque je m’adonne à mon art que mon cerveau se tait enfin (hormis si Tumy se manifeste !), on comprend pourquoi ça m’énerve. Pourtant, j’ai démarré ma journée comme à mon habitude. La seule exception ? J’ai ouvert la fenêtre de mon atelier, pour avoir une luminosité plus naturelle et plus inspirante. Grave erreur : soudainement, un rire raisonne, de l’extérieur. Je me précipite à la fenêtre pour voir si je suis, comme cela m’arrive bien souvent, victime d’hallucinations : ça ne peut être Son rire, mais ne doit être qu’un rire horriblement similaire au Sien. Et en effet : je le constate de mes yeux. Se moquant de mon désarroi, le rire continue de raisonner dans l’atelier, alors même que ma fenêtre est refermée : tant pis pour le soleil ! Un simple rire, fantôme d’un son plus joyeux et plus cher à mon cœur : il n’en faut pas plus pour que le film de mes souvenirs se mette en marche, contre mon gré, me ramenant à l’un de mes derniers instants où j’étais heureux. Avec l’aspect sublimé des souvenirs heureux, je revois la dernière fois où l’on s’est dit que l’on s’aimait. C’était juste avant de partir pour mon inauguration. Alors que je l’attendais devant la voiture, elle s’était figée sur les marches du perron, pour me redire qu’elle était fière de moi, et qu’elle m’aimait. Les mots doux étaient rarement de mon initiative, entre nous, car je préférais lui montrer mon amour que le lui dire (plus parce que je n’ai jamais été doué avec les mots quand il était question de sentiments que par réelle pudeur), mais lorsqu’elle se lançait la 1ère, je la suivais, toujours. Ce fut la dernière fois que je lui ai dis que je l’aimais. Après un dernier baiser, nous prenions enfin la route....

Je secoue la tête pour chasser ce souvenir et me concentrer à nouveau. Un petit changement dans ma playlist pour passer des trucs qui bougent plus, une nouvelle tasse de café, et c’est reparti pour un tour. Ou pas, comme je le constate en jetant un œil sur l’horloge murale : ça fait déjà 1h que je me débats sur la même branche du cerisier que je sculpte depuis mon arrivée ici. Et, cerise sur le gâteau de ma matinée merdique : il pleut à présent. Avant, j’adorais la pluie, pour tout un tas de raisons plus ou moins farfelues, et certaines étaient même en rapport avec Elle. Ironiquement, mon mépris pour la pluie vient aussi d’Elle. Pour ne pas tourner autour du pot : l’accident de voiture qui a ruiné ma vie a eut lieu sous la pluie. Alors, la pluie : très peu pour moi.

Sentant parfaitement que je n’arriverais à rien aujourd’hui, je me mets en tête de terminer de déballer mes affaires. Et oui, je passe plus de temps à me la jouer artiste qu’à m’occuper de mon intérieur, c’est ainsi ! J’ai à peine le temps de me lancer sérieusement dans l’assemblage de ma bibliothèque que Tumy débarque, sur un adorable mal de crâne. Appréciant assez peu d’avoir un chantier dans mon crâne, je vais prendre de quoi me soigner dans ma salle de bain. Pour m’apercevoir que j’ai tout juste de quoi m’apaiser aujourd’hui : il va falloir que je repasse à la pharmacie. Pas avant une nouvelle tasse de café ! Que je prendrais chez Barry, car je suis à court de café... (Mémo perso : ne jamais jouer au loto. Ou penser sérieusement à tenir à jour mes listes de courses ! D’ailleurs, je vais en profiter pour aller faire des courses, mon frigo m’en remerciera grandement !). Bref, le temps de dresser l’inventaire (plutôt important) des vivres qui me manquent, et je file dehors. Sous la pluie. Sans parapluie. J’suis un fou dans ma tête, j’assume. Enfin, non : tomber malade, j’en ai plus rien à cirer à présent. Bien au contraire même. Si ça peut accélérer les choses, c’est pas plus mal... Oui, je sais, j’vous entends de là : c’est lâche comme attitude, j’pense pas aux miens, et autres conneries du même style. Mais c’est ma vie, bordel, enfin simulacre de vie, plutôt. Puis, j’ai jamais caché être plutôt égoïste, comme type. Même si j’aime ma famille, certains de ces membres plus que d’autres. C’est pas suffisant. Disons que j’peux lutter contre mon cancer, j’suis assez fort pour ça. Mais lutter en même temps à Son absence, ça, par contre, c’est au-dessus de mes forces. C’est d’ailleurs parce que j’suis faible que j’l’ai laissé à Son connard de toubib. J’avais plus de forces pour être le seul garant de notre histoire. Pas alors qu’Elle commençait à en aimer un autre. La voir s’éprendre de lui, petit à petit, se détacher de moi... Non, ça, je pouvais plus le supporter. Elle voulait Son interne ? Qu’Elle l’ait. Si ça La rend heureuse, je peux le supporter. Mais me demandez surtout pas de rester pour voir Son bonheur s’écrire sans moi.

Putain, que j’ai des pensées déprimantes moi, pour un vendredi matin, à tout juste... (Attendez, laissez-moi regarder ma montre)... 10h15. On va faire semblant de mettre cela sur le dos de la pluie, OK ? Heureusement que je suis enfin dans la file d’attente du café, et que mon attente n’est pas bien longue avant que je ne sois enfin devant le comptoir. Face à l’une des serveuses les plus souriantes du café. A moins qu’elle ne soit juste connement enjouée. A moins qu’elle ne pense juste qu’essayer de séduire les clients ne soit que bénéfique pour le chiffre d’affaire. J’ai jamais fait gaffe si elle lançait des sourires en coin et des phrases stupides (qu’elle pense pleine d’esprit) à tous les clients ou si c’est juste pour moi. Elle doit être à peine majeure ! J’ai fais un paquet de trucs dégueulasses dans ma vie, mais me taper une nana qui pourrait être amie avec l’une de mes petites sœurs : très peu pour moi ! Pas qu’elle soit vilaine, pourtant, mais voilà, j’ai de rares principes. Parce que j’suis poli comme mec, je lui rends ses sourires alors qu’elle, elle me rend ma monnaie. Puis je prends la direction de la sortie, soupirant en voyant que la pluie est encore plus forte à présent. Alors que je me prépare pour ouvrir la porte (je transvase mon café et mon éclair à la vanille dans une seule main : plus pratique pour ouvrir une porte !), ma poisse décide de... me faire prendre la porte dans la tronche. Enfin, partiellement dans la tronche. Mais assez pour que mon café s’étale sur ma chemise (génial : j’avais presque froid, et j’avais presque envie de vérifier que la nécessité de faire une lessive récemment m’était sorti de l’esprit !), accompagné de mon éclair (parce qu’une chemise n’est jamais assez sale pour bien tester l’efficacité des détachants voyons !). Sans même lever la tête du tableau (digne d’un Picasso) qui s’est invité sur ma chemise, je lance un cinglant : « P’tain, mais vous pourriez pas faire attention ! ». Certes, la perspective que l’inconnu(e) soit rentré(e) précipitamment pour trouver un refuge à la pluie m’a traversé l’esprit, mais je m’en cogne ! Vu ma matinée merdique, et mon mal de crâne – latent – j’estime que j’peux emmerder la politesse de base. Puis, de toute façon, la courtoisie et moi, on n’est pas trop potes ! Je ne lève la tête que pour trouver la poubelle la plus proche, afin d’y jeter mon gobelet – vide – de café. Ce faisant, je vois enfin la personne que m’a envoyée ma poisse. Et mes yeux s’écarquille en reconnaissant cette silhouette, oh combien douloureusement familière. Comment pourrais-je ne pas la reconnaître, alors que je pourrais la dessiner les yeux fermés ? Alors qu’elle hante – trop souvent à mon goût – mes pensées ? « Gaëlle ?! » Voici ce qui m’échappe, plus fortement que je ne le pensais, avec, en écho, un mélange de surprise, de douleur à prononcer Son prénom auquel je m’interdis même de penser, de chaleur que seul la prononciation de celui-ci peut faire apparaître dans ma voix, de souffrance de La revoir en face de moi suite à Son amnésie, et de tout ce que je n’ai cessé de ressentir pour Elle en dépit de Sa perte. Je préfère ne même pas penser à la tronche que je dois tirer, car ça ne doit pas être plus glorieux. « Qu’est-ce que t'fous là ? ». Ma question est étonnamment prononcée d’une voix plus douce que le juron de tout à l’heure. Mon regard ne parvient à se détacher d’Elle, alors que je sais que ça devrait être le cas, mais c’est plus fort que moi. La routine, parfois, nous réserve de sacrées surprises ! Craignant un mauvais tour de mon cerveau malade, je veux profiter de cette douloureuse apparition. Quelque part en moi, je sais que je n’hallucine pas. Tout comme je sais que, bien que je ne ressemble à rien (entre ma chemise tâchée, et le fait que la pluie m’ait donné l’apparence d’un chiot mouillé), je me sens bien. Enfin. Etrangement à ma place. Parce qu’Elle est là. Auprès de moi. Aurais-je oublié de préciser que j’étais un con amoureux d’une femme qui a oublié des années entières de vie commune ?

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MessageSujet: Re: My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?    My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?  EmptyMar 18 Aoû 2015 - 23:09
Raphaël ∞ Nalah

❝J’aurais jamais cru qu’on pouvait se faire du mal en s’aimant trop. Mais peut être que si. ❞

À ce moment précis, il y a 6 470 818 671 personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes, six milliards d’âmes, et parfois, il ne vous en faut qu’une seule...
Citations issues de Gossip Girl et de One Tree Hill.


« Je t’aime, Gaëlle. » C’était la première fois qu’il le disait. Sa voix était douce et suave, il me regardait avec des yeux qui me criait à quel point cette simple petite phrase représentait ce qu’il ressentait pour moi. J’avais l’impression qu’il aurait été capable de décrocher les étoiles pour moi s’il le fallait, de se jeter au beau milieu de l’Atlantique ou même de faire le tour du monde pour m’avoir auprès de lui. Un sentiment de plénitude et de bonheur m’envahissait. Pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression d’être à ma place, d’avoir trouvé l’endroit fait pour moi : ses bras. Je n’avais toujours rien dit, je me contentai de l’observer avec des étoiles dans les yeux. Je me sentais si bien, si apaisée. Malgré nos tempéraments de feu, il arrivait toujours à m’apaiser et j’en faisais toujours de même avec lui. C’était lui. L’homme à qui j’avais accordé ma confiance, à qui j’avais confié mon cœur. C’était lui. L’unique. Nous étions dans sa voiture, à nous observer avec tendresse. Il caressa délicatement ma joue, il n’attendait rien de moi, il n’attendait pas de réponse. « Allez, viens princesse. » Il sortit rapidement de la voiture avant de venir jusqu’à la portière passager et de m’ouvrir la porte. Je m’engouffrais dans sa veste, sentant sa respiration résonnait dans mon oreille. Nous courions sous la pluie pour arriver rapidement chez lui mais alors que nous étions en pleine course folle, je me stoppai net, la pluie dégoulinant le long de mon visage. D’instinct, il se retourna avant de me sourire avec amusement. Je tournai en rond, mes bras grand ouvert comme pour accueillir la pluie. « Qu’est-ce que tu fous ? » Je ris comme une idiote avant de m’approcher de lui, un sourire de clown toujours scotchée à mon visage. « Je t’aime aussi, mon Raphaël. » Je me sentais soulagée. Je l’avais enfin dit. Ces mots, je ne les avais encore prononcés pour personne. Ni mon père. Ni Riley. Ni Sarah. Personne. Je voulais les garder de façon précieuse. Je voulais les garder pour LA personne. Je l’avais trouvée. Il était cette personne qui me donnait l’impression de pouvoir gravir des montagnes, qui me faisait me sentir vivante et belle. Je voyais de la surprise dans son regard mais aussi une pointe d’émotion. Il prit mon visage entre ses mains avant de déposer avec délicatesse ses lèvres sur les miennes. Soudain, les images se brouillèrent. Encore de la pluie. Des rires. Des phares. Cette lumière aveuglante. Puis, le vide. Je me réveillai en sursaut dans ma chambre d’hôtel, mes draps humides de sueur.

J’étais perdue entre plusieurs sentiments, je me sentais terriblement bien et terriblement mal à la fois. Ce n’était pas la première fois que je faisais des rêves de ce genre et la fin était toujours la même : pluie, rires, phares, lumière. L’accident me revenait toujours en pleine face. Ces rêves me paraissaient tellement réels et tellement absurdes à la fois. Ces moments de bonheur semblaient tellement intenses qu’il était impossible que je les ai oublié. Allongée sur mon lit, je ne pouvais m’empêcher de me remémorer la scène. Une pointe de désir vint me piquer au vif dans le creux du ventre. Raphaël. Cet ami, cet homme qui disait m’aimer mais qui s’est enfoui en me lâchant toute les atrocités du monde. Non, ça ne pouvait pas être lui qui me regardait avec tant de tendresse, qui m’enlaçait avec tant de délicatesse. C’était impossible. Et pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’être intriguée par ces rêves qui devenaient de plus en plus fréquents, qui me troublaient un peu plus de jour en jour. Des tas de sentiments contradictoires me submergeaient. J’avais envie de le voir ce Raphaël, de ressentir ce que je ressentais dans mes rêves, de faire un retour en arrière pour vérifier ses dires. Mais, d’un côté, je me sentais terriblement coupable et honteuse par rapport à Adrian. J’avais l’impression de le tromper dans ses moments intenses et purs que je passais avec Raphaël depuis plusieurs nuits. Pourtant, ce ne sont que des rêves. Des souvenirs ? Je n’étais plus sûre de rien.

Je soupirai un grand coup avant de me lever brusquement de mon lit, me dirigeant vers la salle de bain. « Tu es venue ici pour trouver le lieu idéal pour fêter tes noces, Nalah. Tes noces avec Adrian, ce bellâtre si affectueux et attendrissant, cet interne qui t’aime et que tu aimes. » J’essayais de me convaincre, d’oublier ce rêve et de me ressaisir. Après tout, cette histoire était terminée. Je l’avais voulu, c’est moi qui avais forcé les choses même si c’est lui qui a fini par quitter le navire. De plus, ce n’était que quelques petits moments qui me revenaient par ci, par là. Et encore.. Je n’étais même pas sûre que tout cela ait été réel un jour. C’est peut-être simplement mon imagination qui me joue des tours. Faisant couler l’eau de la douche, je mis de la musique avant de me déshabiller et de me faufiler sous la douches. Les jets d’eau chaude réussirent à me remettre les idées en place. Je restai un bon moment sous l’eau à profiter de ce moment de tranquillité où mon esprit semblait me laisser en paix. Je sorti finalement de la douche, m’essuyai, me maquillai rapidement et enfilai une petite robe noire, des bottillons et mon trench camel. J’étais totalement prête pour une journée à découvrir la ville et ses nombreux recoins qui semblaient avoir séduit mes amis. Je leur faisais entièrement confiance, je savais que les goûts de Sarah étaient souvent semblables aux miens mais, je préférai tout de même me faire une idée avant de me lancer dans l’aventure. Après tout, cette ville devait être magique, elle allait sceller mon union avec l’amour de ma vie, avec mon futur mari. Je descendis les escaliers quatre à quatre, je ne voulais pas emprunter l’ascenseur aujourd’hui. Il fallait toujours attendre des plombes avant qu’il arrive et il fallait que je me tienne en forme. Depuis que j’avais mis les pieds ici, j’avais fait entrave à mon habituel footing matinal. Ce n’est pourtant pas le temps qu’il me manque.

En sortant de l’hôtel, je remarquai rapidement qu’il pleuvait assez fort. Décidément, même le temps avait décidé de s’en prendre à moi. De un, j’allais être complètement trempée. Je me félicitai d’ailleurs de ne pas avoir fait mon brushing ce matin. De deux, cette pluie me rappelait bien évidemment ce rêve. Les images me revenaient avec cette même intensité, cette même transparence, cette même réalité qui m’arrachait le cœur. J’avais beau essayé de me faire une raison. En ce moment, Raphaël était partout et chaque petite chose de la journée me faisait penser à lui. Satané rêves ! Le café de Barry se trouvait encore à environ deux cents mètres de là mais je ne pouvais me résigner à oublier ce fameux café noisette qui me réchauffe chaque matin depuis mon arrivée. Sans oublier ce muffin aux myrtilles qui n’attend qu’une chose : que je l’engloutisse ! Prenant mon courage à deux mains, je commençai donc à courir vers le fameux café, essayant en vain de protéger mes cheveux avec mes mains. Au fur et à mesure que j’approchai, la pluie se faisait plus dense, comme pour m’indiquer que je devais me dépêcher. Une fois arrivée devant la porte, je fonce sans prêter attention à ce qui se passe à l’intérieur, ma principale priorité étant de me réchauffer un tant soit peu.

Manque de bol, mon entrée fracassante fut bien remarquée. En effet, en faisant irruption de façon si brusque, j’avais bousculé un jeune homme donnant l’opportunité à son café et son éclair de s’écraser en plein sur sa chemise. Honteuse, je m’apprêtai à le bombarder d’excuses mais je n’eus pas le temps d’ouvrir la bouche que l’inconnu faisait déjà sentir son mécontentement. « P’tain, mais vous pourriez pas faire attention ! » J’aurais voulu me cacher dans un trou de souris alors que l’ensemble des clients du café nous regardait. Je baissai les yeux devant le grossier personnage espérant qu’il quitte rapidement les lieux sans demander son reste. Je détestais les conflits. Les confrontations et tout ça, ce n’était pas fait pour moi. Je ne suis pas quelqu’un qui m’écrase devant les autres mais là, après ce début de matinée riche en émotion, j’avais juste envie qu’on me laisse tranquille. « Gaëlle ?! » Surprise, je relevai les yeux. Plus personne ne m’appelait comme ça. J’avais, en effet, mis un point d’honneur à oublier ce prénom synonyme de souffrance de ma vie. Désormais, c’était Nalah. En relevant le visage, je n’avais pu m’empêcher de reconnaître ce visage qui hantait mes nuits depuis plusieurs semaines. Raphaël. Il semblait plus dépité qu’en colère, contrairement à la dernière image que j’ai eue de lui en chair et en os. Je ravalai ma salive, je ne voulais pas paraître faible devant lui, pas après tout ce qu’il avait pu me dire. « C’est Nalah. » Des images me reviennent en flash, comme si son contact réveillait ces hallucinations que j’ai depuis quelques jours. Je revois ce fameux baiser échanger sous la pluie, je revois son regard lorsqu’il m’a dit « Je t’aime », je vois mon père lever la main sur lui..

« Qu’est-ce que t'fous là ? » Sa voix s’est radoucie. Pendant un moment, je l’observai avec tendresse, reconnaissant le jeune homme de mes rêves, celui-là même qui semblait prêt à tout pour moi. Il semblait tellement fragile avec ses grands yeux qui m’observaient avec surprise, sa chemise tâchée et ses cheveux mouillés. Je baissai les yeux avant de répondre à sa question. « Sarah et James m’ont conseillé cet endroit pour mes noces. » Il était parti avant mes fiançailles avec Adrian, il ne savait donc rien de ce mariage qui se préparait, de ce mariage qui aurait dû être le nôtre si seulement l’accident n’était pas arrivé, si seulement je n’avais pas tout oublié, si seulement je n’avais pas oublié à quel point je l’aimais. Pendant un moment, je me sentais coupable de lui cracher mon bonheur au visage de la sorte. Mais, après tout, il ne m’aimait plus. C’est ce qu’il avait dit. C’est ce que j’avais retenu. « Et toi, qu’est-ce que tu fais là ? On m’a dit que tu avais quitté la ville depuis des mois. » Je le savais déjà. James et Sarah m’avaient menti tout simplement. Contrairement à nous, son frère et sa sœur croyait encore en notre histoire. Il voulait arranger les choses. Mais il était trop tard, beaucoup trop tard. Pour moi. Pour lui. Pour Adrian. De nouveau, je baissai les yeux ne pouvant pas observer les siens qui me scrutaient sans cligner. Je n’osais envisager l’image qu’il avait de moi en ce moment. Les cheveux en bataille qui avait bouclé sous l’effet de la pluie, le maquillage qui avait sans doute légèrement coulé, j’étais le portait parfait de la jeune femme perdue dans une ville qui n’est pas la sienne.

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MessageSujet: Re: My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?    My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?  EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 0:18
Nalah ∞ Raphaël

❝Tu as été l’amour de ma vie mais moi je ne suis visiblement qu’un chapitre de la tienne. ❞

Je pense à toi tout le temps. Je pense à toi le matin, en marchant dans le froid. Je fais exprès de marcher lentement pour pouvoir penser à toi plus longtemps. Je pense à toi le soir, quand tu me manques au milieu des fêtes, où je me saoule pour penser à autre chose qu’à toi, avec l’effet contraire. J’aimerais tant faire autre chose que penser à toi mais je n’y arrive pas. Si tu connais un truc pour t’oublier, fais-le-moi savoir. Jamais personne ne m’a manqué comme ça. Sans toi, ma vie est une salle d’attente. Qu’y a-t-il de plus affreux qu’une salle d’attente d’hôpital, avec son éclairage au néon et le linoléum par terre ? En plus, dans ma salle d’attente, je suis seul, il n’y a pas d’autres blessés graves avec du sang qui coule pour me rassurer, ni de magasines sur une table basse pour me distraire, ni de distributeurs de tickets numérotés pour espérer que mon attente prendra fin. J’ai très mal au ventre et personne ne me soigne. Être amoureux c’est cela : un mal de ventre dont le seul remède, c’est toi. J’ignorais que ton prénom prendrait tant de place dans ma vie.
Citations issues de Grey's Anatomy et de L'amour dure 3 ans.


L’espace de quelques douloureuses secondes, mon cerveau me souffle une idée folle : peut-être est-Elle là parce qu’Elle commence enfin à se rappeler de notre couple ? Oui, j’avoue mon immense stupidité : j’ai envisagé qu’Elle ait pu ressentir le même manque que moi, et choisi de me revenir. Mais la vérité ne tarde pas à m’éclater à la tronche, tel un vulgaire élastique qu’on peut s’amuser à faire claquer entre ses mains, quand on est gosse, qu’on s’emmerde, et qui vous défonce tôt ou tard les doigts. Cette vérité prend la forme d’un simple prénom, qu’Elle me balance à la face comme un putain de rappel qu’Elle n’est plus, et ne sera plus jamais, mienne : « C’est Nalah. ». Certes, Elle ne me l’a pas craché à la gueule, mais c’est du pareil au même : Elle retourne ainsi, sans en avoir conscience, le couteau dans la plaie. Entendre qu’Elle continue à utiliser ce prénom m’est douloureux. C’est comme si Elle avait définitivement tiré un trait sur ce qu’Elle était et sur nous. J’sais que c’est con de voir les choses ainsi, car je peux comprendre sa démarche. Elle veut repartir à zéro, oublier, pour de bon, que des chapitres entiers de Son histoire ne sont à Ses yeux que de vulgaires pages blanches, qui, plus jamais, ne retrouveront leur texte initial. Il n’empêche que ça m’fait un mal de chien, même si c’est qu’un putain de prénom, que j’utilisais parfois, lorsque nous avions encore un avenir ensemble, et que je voulais La taquiner.

C’est pour éviter que les souvenirs, blessants, ne ressurgissent, que je préfère ignorer Sa correction. J’ai déjà l’impression que des tessons de verre ont élus domicile dans ma bouche après que j’ai commis la connerie d’utiliser le prénom que j’ai fait tant d’efforts pour bannir de mon esprit. Alors si je me mets à utiliser le « nouveau », ça sera pire : je ne l’employais qu’en de très rares circonstances. Je suis trop étonné de Sa présence en ces lieux pour réagir. Je préfère lui poser la question qui brûle mes lèvres : pourquoi Diable est-Elle ici ? J’en viens presque à espérer que ça ne soit qu’une hallucination : entre les effets de Tumy-la-traîtresse et la menace possible d’une schizophrénie (merci maman !), j’ai l’embarras du choix quant à l’explication d’un cerveau producteur de conneries. Cependant, à en juger par les regards que nous adressent certains clients courroucés,  j’sais que je déraille pas. (Petite remarque mentalement destinée à ces malotrus : « Messieurs, Mesdames, veuillez m’pardonnez d’être un chieur-né. Je vous prie d’agréer mes excuses les plus sincères et vous souhaite que votre curiosité finisse par vous étouffer avec votre café ! »).

C’est surtout Sa réponse qui achève de me convaincre : mon cerveau n’est pas assez cruel pour parler de mariage avec l’autre enfoiré... Ma mâchoire se crispe nerveusement, tandis que ma main droite, qui tient encore mon gobelet vide, se resserre autour de celui-ci (j’apprécie presque le fait qu’il soit vide, j’aurai bien eu l’air d’un con à me salir !). Ouais, j’assume : une partie de moi s’imagine en train d’étrangler ce salop ! L’autre partie de mon être rêve de faire subir cela à James et Sarah : sérieusement, de quoi ils se mêlent ? Se sont-ils réellement mis en tête que notre histoire avait un avenir ? P’tain, je savais que j’aurai jamais dû inviter James, lors de mon périple en Irlande, quelques semaines avant que je pose mes valises à Blossoms Hills. Il serait alors persuadé, comme les autres Edgecombe (hormis mon père), que je n’étais qu’un enfoiré qui avait failli foutre sa vie en l’air par crainte de clore une histoire qui ne lui correspondait plus, et parce qu’un gosse allait naître. Les miens ont une belle image de moi : j’y ai travaillé ! Alors le pire mensonge de ma vie, ils l’ont crû, aidé en cela par le fait que j’ai toujours été un bon acteur... J’ai su, dès que James a mis son nez là où il n’aurait pas dû, que ça aurait des conséquences. Jamais il n’aurait dû voir cette maudite sculpture, commencé avant l’accident, et que je m’étais entêté à continuer lorsque je songeais encore – stupidement – que Sa mémoire Lui reviendrait. Je l’avais – connement – continué par la suite, parce que j’suis un putain de perfectionniste qui déteste laisser un travail inachevé. J’aurai mieux fait de détruire l’œuvre que j’avais crée pour Lui offrir, lors de notre mariage. (Bon, j’avoue, j’ai fais cela le jour-même où il aurait dû avoir lieu !). Une représentation fidèle de nos deux mains gauche enlacées, et de nos alliances respectives. J’avais passé des heures à bosser sur ce merdier, m’appuyant sur diverses photos que j’avais faites, de nos mains et nos bagues, pour que ça soit le plus réaliste possible. Et ce cafard de James avait découvert cette sculpture en fouillant dans les cartons que je n’avais pas souhaité déballer. Il m’avait juré de ne pas tirer de conclusions hâtives et de garder cela pour lui : il s’était visiblement joué de moi, et me connaissait trop bien pour gober encore mes conneries. Voici pourquoi lui et Sarah se sont visiblement lancés dans cette manœuvre idiote. Avoir une famille nombreuse, c’est pas toujours cool. En un sens, la série – hautement merdique – de « Sept à la maison », est assez représentative de ce qu’une famille nombreuse peu engendrer sur l’intimité (et surtout, sur son absence) des divers membres composants cette famille.

L’avantage de Sa réponse – qui m’a assommé – c’est qu’elle m’aide à récupérer un masque d’impassibilité, nécessaire à mon désir de L’éloigner de moi. Et j’en ai vraiment besoin, car La voir si proche, au point de pouvoir m’enivrer de Son parfum et de Sa beauté, tel un pathétique camé en manque de sa dose, m’embrouille l’esprit. Oui, j’ai bien dis « Belle » : je L’ai toujours trouvé bien plus jolie « au naturel », peu apprêtée et/ou lorsque la météo essayait vainement de faire disparaître Sa splendeur, que sur son 31 et endimanchée. Si je m’écoutai, je la serrerai dans mes bras tout en lui disant à quel point je l’aime. Mais ça ne servirait à rien. Notre histoire est terminée. Au lieu de craquer, je me contente de lancer un froid : « Félicitations ! », comme si la nouvelle de son mariage à venir m’enchantait... Assez symboliquement (ouais, j’suis un artiste qui j’vois des symboles partout !), j’balance enfin mon gobelet dans la poubelle, à laquelle je n’adresse qu’un bref regard (j’ai nettement mieux en face de moi !), montrant ainsi ce que je pense réellement de cet événement.

Lorsqu’Elle m’interroge à son tour, je lâche un petit rire ironique. C’est pas vraiment Sa question qui m’amuse, mais plutôt Son attitude : Elle n’ose affronter mon regard. Elle doit visiblement toujours me détester. Parfait ! « On t’a raconté des conneries ! J’ai pas mal bougé ces derniers mois, mais j’ai décidé de me poser ici pour un moment. » A l’origine, c’était même jusqu’à la fin de mes jours, mais si cela signifie que je doive La voir pour Ses noces : plutôt changer – une nouvelle fois – de continent... Mais partir d’ici ne sera pas une mince affaire, parce que j’ai quand même réussis à me lier avec quelques personnes sympas, dont Abbie, l’écolo, et les Devitto, une adorable famille qui fait office de substitut à la mienne et qui me réserve encore bien des surprises, même si je suis bien loin de m’en douter. Et puis, ici, il y a aussi Billie, ma cousine, que je viens à peine de retrouver...

Détournant le regard d’Elle, j’attrape une serviette, parmi celles mises à disposition des clients, et me met en tête d’ôter les morceaux d’éclair qui parsèment ma chemise. « Un mariage et bientôt des gosses, j’présume, ou c’est déjà fait ? ». Voici ce que je lance, moqueur, tout en me nettoyant grossièrement, sans plus Lui adresser un regard. Question con, je sais, mais je suis sans doute maso... « Tu devrais inviter l’chauffard : sans ce Cupidon, t’aurais jamais rencontré l’homme de ta vie, et tu serais mariée à un type qui s’en cogne de toi, avec un gosse indésiré ! ». Une nouvelle phrase, que je crache avec un mépris aussi vif que je m’empresse de balancer ma serviette. Ca peut paraître ironique, mais c’est la vérité : vu qu’ils pensent être faits l’un pour l’autre, ils devraient remercier l’homme qui les a réunis ! J’suis quand même gentil, parce qu’j’demande pas être de la fête, alors que je le devrais : c’est moi qui m’suis tiré pour qu’ils puissent s’aimer au grand jour... Bon, ça, j’le dirai pas : j’veux pas voir ce mariage, j’préfère me crever les yeux ! C’est dingue, mais j’ai l’impression d’être de retour, le jour où je Lui ai craché une tonne d’horreurs afin de m’éloigner d’Elle sans qu’Elle ne culpabilise et tente de me retrouver. Pour que jamais Elle n’apprenne que ma tumeur était de retour. J’avais mis un point d’honneur à Lui cacher cela, ainsi qu’à ma famille, afin que ça ne Lui vienne jamais aux oreilles : je ne voulais pas qu’Elle me choisisse parce qu’Elle avait pitié de moi... Mais Elle ne l’avait pas fait. Elle ne doit pas changer d’avis, aussi dois-je continuer à être méprisable. Quitte à évoquer l’avenir auquel nous n’aurons jamais le droit, et l’enfant qui ne verra jamais le jour...

Je m’adosse au mur jouxtant la porte, croise les bras contre ma chemise (rien à foutre si je salis mes manches !), et j’ajoute alors, toujours en utilisant le ton du Raphaël chieur, celui dont j’ai majoritairement réussis à la préserver jusqu’alors : « D’ailleurs, il est où, ton p’tit Simba ? ». J’ai des références merdiques ? J’assume, ce dessin animé, c’est de ma génération. Même si là, j’avoue que, dans ma tête, je désignais surtout le fait qu’il était gentil, comme p’tit chien. Pas grand-chose d’un lion, c’morpion ! Heureusement que j’ai pas voulu lui défoncer la gueule, sinon, je lui aurai refais le portrait en 3 secondes, j’en suis certain ! Cela dit, j’aurai mieux fait de m’abstenir de La vanner sur le couple phare du Roi Lion, car ça fait remonter en moi un souvenir que j’ai tout étouffé de mon mieux jusqu’à présent, et qui affleure à la surface de ma mémoire depuis qu’Elle a parlé de noces....

J’avais eu du mal à nous réserver une table dans ce nouveau restaurant londonien dont tout le monde parlait depuis des mois, mais j’y étais parvenu. J’avais dû Lui faire bien des cachoteries pour que la surprise soit complète, et la soirée, parfaite, aussi avais-je pu savourer Son étonnement lorsque nous étions arrivés pour dîner. Mais le repas ne s’était pas passé comme prévu. Nous avions croisés l’une de mes anciennes camarades de classe, avec laquelle j’étais resté en contact, car elle était une artiste que j’admirais. Elle avait fait l’erreur de venir me saluer, ce qui avait engendré une conversation – polie – ce qui L’avait énervée. Elle m’avait alors balancé au visage que j’avais été distant ces derniers temps, pour visiblement préparer cette soirée (il y avait comme des guillemets dans sa voix quand elle avait dit ça), et préférer la passer avec une autre qu’avec Elle. Folle de rage, Elle avait quitté le restau (je La soupçonnais d’avoir accumulé pas mal d’agacement à mon encontre au cours des jours passé). Je n’avais pas hésité une seule seconde à partir à Sa poursuite, dehors, sous la pluie. (Maudite flotte !). J’avais eu beau m’époumoner pour qu’Elle s’arrête, Elle avait continué son chemin, entêtée. J’avais dû presser le pas pour La rattraper, et attraper l’un de Ses bras pour La forcer à me faire face. « T’es le Roi des cons, Raph ! », m’avait-elle alors dit, réagissant aux excuses que j’avais hurlé dans la rue (rien à foutre que des gens aient pu m’entendre !). Tout en lâchant son bras, un sourire était apparu sur mon visage, me donnant sans l’air d’un con, mais un con heureux et amoureux. « Ouais, j’sais ! Je te l’ai jamais caché, il me semble ! Mais, tu vois, j’l’assume ! Parce que c’est toi qui fais de moi un aussi bon roi ! J’suis con parce que j’ai l’impression que l’monde m’appartient quand tu m’souris. J’suis con parce que j’adore perdre quand on joue ensemble, rien que pour te voir heureuse de gagner. J’suis con parce que même quand tu râles comme une gosse lorsque tu perds, je suis dingue de toi. J’suis con parce que j’déteste le jus de goyave, et que j’adore qu’il y en ait encore un peu sur tes lèvres quand tu m’embrasses après en avoir bu. J’suis con parce que j’ai horreur des films d’Amour car pour moi, c’est pas réaliste, mais j’aime les voir avec toi, juste pour t’observer à la dérobée durant les scènes les plus mièvres. » (Mais ça, on en reparlera plus tard.) « J’suis con parce qu’à chaque fois qu’tu passes ta main dans tes cheveux, j’ai l’impression de tomber encore plus amoureux de toi que j’le suis déjà. J’suis con parce que j’pourrai faire l’abruti, n’importe où et n’importe quand, juste pour t’entendre rire. J’suis con parce que j’avais organisé une soirée la plus romantique possible pour toi, et que tu t’es mise en tête que des conneries sur mon comportement récemment. J’suis con parce que j’en ai rien à foutre que rien ne se passe comme prévu ce soir, alors que j’ai galéré à tout organiser. J’suis con parce que je déteste sortir des phrases comme ça mais j’pourrais passer des heures à t’en dire, quitte à choper une pneumonie comme on risque en ce moment, juste pour que t’arrêtes de m’faire la gueule sans raison ! J’suis con, mais j’sais que j’perdrai rapidement ma couronne sans toi. Alors t’vois, t’as pas le choix, pense à tous les cons à travers le monde : ils peuvent pas perdre leur Roi ! » Ouais, j’sais, j’peux sortir des phrases bien mièvres parfois, ça aide de voir des navets ! Bon, OK, j’étais p’têtre inspiré aussi... « J’ai pas grand-chose à t’offrir, j’en suis conscient, hormis une vie que certains qualifieront de bohème parce que j’ai pas un métier très stable. Hormis mon humble personne – et j’suis pas toujours un cadeau à ce qu’il paraît ! – et la certitude que tu es la seule pour moi, j’ai rien à t’offrir. Bon, j’ai peut-être aussi cette bague à t’offrir », avais-je dis en sortant la main qui était dans l’une de mes poches depuis quelques secondes, pour en sortir en écrin, « elle est pas aussi belle que je l’aurais voulu, mais Sarah m’a garanti que tu l’adorerais. Gaëlle Nalah Jefferson, tu ferais de moi le Roi des cons le plus heureux si tu acceptais de m’épouser. Et de devenir la Reine des cons, du coup... C’est mieux que rien comme titre ! Par contre, me demande pas la Terre des Lions ni de chanter « L’amour brille sous les étoiles », moi, j’suis pas Simba le Roi Lion hein ! ». Voici la demande en mariage que j’avais osé improviser, là, alors qu’il pleuvait à verse, que des passants nous regardaient comme s’ils étaient au ciné, et alors que j’avais sans doute balancé la conclusion la plus merdique qui soit pour un discours aussi important. Dire que j’avais prévu la soirée depuis des mois, demandant de l’aide à Sarah et puisant de l’inspiration dans Ses films préférés. Mais mon discours avait fonctionné, Elle avait dit oui....

Je serre vivement les dents, comme pour me faire revenir à l’instant présent, et m’enfuir d’un des souvenirs les plus douloureux qui soit : celui où l’avenir dont je rêvais depuis des années m’ouvrait ses bras, avant que tout ne se brise.... J’aurai presque préféré que rien ne vienne interrompre ma routine... Et pourtant... pourtant, j’reste là, comme un con, devant Elle, parce que je préfère souffrir de Sa présence que de Son absence. Même si Elle n’est plus mienne... Qu’y puis-je ? Elle m’a horriblement manqué au cours des mois écoulés, alors L’avoir en face de moi, c’est une tentation à laquelle je ne peux résister...

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HJ :

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MessageSujet: Re: My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?    My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?  EmptyMar 25 Aoû 2015 - 11:48
Raphaël ∞ Nalah

❝J’aurais jamais cru qu’on pouvait se faire du mal en s’aimant trop. Mais peut être que si. ❞

À ce moment précis, il y a 6 470 818 671 personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes, six milliards d’âmes, et parfois, il ne vous en faut qu’une seule...
Citations issues de Gossip Girl et de One Tree Hill.


A cet instant précis, j’ai envie de m’enfouir, de me terrer dans un trou de souris. Je ne voulais pas le voir. Mon rêve de cette nuit avait déjà suffi à perturber ma journée, je n’avais pas besoin que  sa présence vienne en rajouter une couche. Et puis, d’un côté, je pense qu’au fond de moi, je lui en veux. Pas pour toutes les méchancetés qu’il a pu me dire en partant. Même si je vois avouer que ça m’a énormément blessé. Non.. A l’instant présent et depuis quelques jours, je lui en veux de ne pas être resté, de ne pas s’être battu avec encore plus de vigueur, de ne pas m’avoir secoué un peu plus, de m’avoir abandonné avec des souvenirs qui me reviennent sans cesse sans que je ne puisse vérifier leur authenticité. Je crois que j’aurais pu l’aimer. Ou, en tout cas, je pense que j’aurais pu aimer l’homme de mes souvenirs. Mais.. Est-ce vraiment lui ? Ces moments si intenses sont-ils réellement les nôtres ? J’aimerais le bombarder de questions mais je ne peux pas. Il a décidé de partir et il fallait que j’arrête de me poser ces questions qui n’ont plus aucune importance à l’heure actuelle.

« F’élicitations ! », lança-t-il d’un ton glacial avant de jeter son verre dans la poubelle. Il ne faut pas être devin pour comprendre que ses félicitations sont loin d’être sincères. Je ne lui en veux pas mais je ne comprends pas. N’a-t-il pas prétendu qu’il ne m’aimait plus ? Que notre amour perdait sa flamme depuis des mois déjà ? Qu’il m’avait demandé en mariage plus par routine que par réelle envie ? Que mon enfant, notre enfant n’était pas désiré ? Que j’étais devenu une entrave à sa créativité, à son talent ? Ce moment où il m’a lancé tant de paroles blessantes est le seul souvenir qu’il me reste de lui, le seul souvenir dont je suis certaine de la réalité. Son ton sarcastique reprend lorsque je lui demande ce que lui fait ici alors que je le pensais parti : « On t’a raconté des conneries ! J’ai pas mal bougé ces derniers mois, mais j’ai décidé de me poser ici pour un moment. » Mes yeux divaguent toujours autour de lui sans jamais se poser sur son visage. Je finis par commander mon café noisette et mon muffin aux myrtilles à Barry avant de m’installer aux comptoirs. « J’espère que le cerisier t’a aidé à retrouver ta créativité perdue. » Je me souviens des œuvres qu’il réalisait quand nous étions encore des gamins. C’était déjà magnifique alors je n’ose imaginer ce qu’il arrive à faire avec ces années de travail supplémentaire.

« Un mariage et bientôt des gosses, j’présume, ou c’est déjà fait ? Tu devrais inviter l’chauffard : sans ce Cupidon, t’aurais jamais rencontré l’homme de ta vie, et tu serais mariée à un type qui s’en cogne de toi, avec un gosse indésiré ! » Il est méprisant, arrogant, odieux. Je voudrais lui lancer un regard noir mais il est trop occupé à essayer de se débarrasser des restes d’éclair qui se trouvent sur sa chemise. Au lieu de cela, je remercie Barry et règle ma note avant de boire une gorgée de mon café. Les larmes me montent aux yeux sans que je puisse les retenir. Je respire un grand coup et ravale ma salive pour reprendre mon sang froid. Comment peut-il être aussi insensible ? Comment peut-il rire de cet accident ? Je ne me souviens peut-être pas de notre relation, de ce que nous avons vécu ou même de sa demande en mariage mais il y a une chose dont je suis certaine : cet enfant, je le désirais. Apparemment, j’étais la seule. Lorsque je me suis réveillée à l’hôpital, d’instinct, j’ai posé ma main sur mon ventre. Je le voulais cet enfant, je le sais, je le sens. Mais.. Quelle mère aurais-je fait si notre couple partait à la dérive comme il me l’avait fait comprendre. « Essaye pas de me faire du mal, Raph, t’en es incapable. » J’essayai de me montrer forte mais, au fond de moi, à cet instant précis, j’étais en miettes.

J’ai toujours mon portefeuille entre les mains. Alors que je sens son regard dans ma nuque, je regarde la photo d’Adrian et moi qui se trouve à l’emplacement photo. Je ferme les yeux, oubliant Raphaël et sa présence. Je ne le regarde toujours pas, j’en suis tout simplement incapable. Il m’inspire tellement de choses contradictoires à la fois : l’ami de mes souvenirs, l’amant qui se glisse dans mes rêves, l’amour de ma vie que me conte Sarah et puis cette ordure qui passe son temps à me mettre plus bas que terre. Lequel est le bon ? Si j’enlève tous les autres masques, lequel se trouvera derrière ? Délicatement, je passe mon doigt derrière la photo que j’observai quelques secondes auparavant pour en voir une autre, cachée parfaitement dans le fin fond de mon portefeuille : Raphaël et moi. Je n’ai jamais pu me résoudre à la jeter sans même savoir pourquoi. Sur ce cliché, je dois être enceinte de plusieurs mois déjà. On peut le voir embrasser mon ventre bien rebondi alors que je ris à gorge déployée. Malgré l’histoire qu’il y a derrière, je trouve cette photo sublime et terriblement empreinte d’émotions.

Je ne l’entends plus, je ne le vois plus. Il faut dire qu’il est adossé à la porte alors que je suis dos à lui, au comptoir. Et là, alors que je m’apaise enfin, il lâche les mots qui finissent de m’achever :  « D’ailleurs, il est où, ton p’tit Simba ? » Sans attendre plus longtemps, je me lève en trombe et me dirige vers la porte sans même lui accorder un regard. Je plaque violemment la photo que je tenais entre les doigts contre son torse avant de quitter le café. Je cours dans la rue sans vraiment savoir où aller, les larmes dégringolent sur mes joues mais la pluie réussi en partie à les cacher. Quelle idée j’ai eu de venir chez Barry aujourd’hui. Il faut que je parte et pas seulement du café, de la ville. Au fond de moi, je maudis Sarah et James de m’avoir fait subir ce moment. Je finis par me réfugier sous le kiosque de la place. C’est fini. Je n’ai plus de raison de me sentir mal. Je suis partie et c’était la dernière fois que je le voyais. La dernière..

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MessageSujet: Re: My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?    My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?  EmptySam 29 Aoû 2015 - 2:10
Nalah ∞ Raphaël

❝Tu as été l’amour de ma vie mais moi je ne suis visiblement qu’un chapitre de la tienne. ❞

Je pense à toi tout le temps. Je pense à toi le matin, en marchant dans le froid. Je fais exprès de marcher lentement pour pouvoir penser à toi plus longtemps. Je pense à toi le soir, quand tu me manques au milieu des fêtes, où je me saoule pour penser à autre chose qu’à toi, avec l’effet contraire. J’aimerais tant faire autre chose que penser à toi mais je n’y arrive pas. Si tu connais un truc pour t’oublier, fais-le-moi savoir. Jamais personne ne m’a manqué comme ça. Sans toi, ma vie est une salle d’attente. Qu’y a-t-il de plus affreux qu’une salle d’attente d’hôpital, avec son éclairage au néon et le linoléum par terre ? En plus, dans ma salle d’attente, je suis seul, il n’y a pas d’autres blessés graves avec du sang qui coule pour me rassurer, ni de magasines sur une table basse pour me distraire, ni de distributeurs de tickets numérotés pour espérer que mon attente prendra fin. J’ai très mal au ventre et personne ne me soigne. Être amoureux c’est cela : un mal de ventre dont le seul remède, c’est toi. J’ignorais que ton prénom prendrait tant de place dans ma vie.
Citations issues de Grey's Anatomy et de L'amour dure 3 ans.


Tant bien que mal, j’ai fais le deuil de nous, c’est dans cette souffrance que je puise l’énergie nécessaire pour me comporter avec Elle comme un connard. « C’est plutôt le fait d’avoir enfin quitté une vie emmerdante qui m’a permis de la retrouver ! ». Voici ce que je lui assène, comme un nouveau coup de poignard que je plante dans nos cœurs, tentant d’accentuer le gouffre qui j’ai fais naître entre nous il y a des mois de cela. C’est pour éviter de mesurer la portée de mon attitude que j’me concentre sur le nettoyage de ma chemise. Aussi pour éviter de l’imaginer, en robe de mariée, s’unissant à... Non, décidément, si j‘veux éviter de vomir, mieux vaut que je garde le contrôle de mes pensées.... « Essaye pas de me faire du mal, Raph, t’en es incapable. », prétend-Elle, ce qui m’arrache un rire moqueur. Je n’ai jamais aimé qu’on me lance un défi, quel qu’il soit : ma fierté m’interdisant d’ignorer ce défi... Ma fierté, d’ailleurs, avait souvent été au cœur de nombres de nos disputes. Et c’est elle qui prend le pas, aujourd’hui, alors que mes mots sont de plus en plus mesquins, tandis que je lutte (difficilement) pour ne pas La dévorer du regard, quand bien même Elle me tourne le dos, et observe le Diable seul sait quoi, au lieu de prendre Son petit-déjeuner.

Soudain, Elle se lève, comme une furie. Cela me surprend partiellement. Disons que la partie stupide en moi espérait qu’Elle supporterait plus longtemps de cette confrontation, car j’redoute que ça ne soit la dernière. Mais je ne devrai pas me plaindre : il n’était pas prévu que l’on se revoit, après tout. Au moins aies-je pu, une dernière fois, contempler Ses divines courbes, savourer la musicalité de Sa voix, m’étourdir de Son parfum, me noyer dans des sentiments qui ne seront plus jamais réciproques. J’crois que j’devrai aller consulter un psy : j’virerai presque maso ! Pas entièrement, cependant : je ne prends nullement plaisir à La voir, blessée, et me plaquant un truc sur le torse. C’est avec quelques secondes de retard que j’tente d’attraper ce qu’Elle m’a balancé. Mais je ne suis pas vraiment concentré, car je tente de La suivre du regard, alors qu’Elle court, sous la pluie, pour... me fuir. J’ai cherché cela, mais ça reste quand même sacrément douloureux. Je serre les dents : j’ai agis pour Son bien. M’exhortant à détourner le regard pour La laisser enfin en paix, je m’apprête à retourner en caisse (j’ai plus que jamais besoin d’une dose de caféine), lorsque ma curiosité se rappelle à moi : que m’a-t-Elle jeté ? Je me fige, à l’instant même où mon regard se pose enfin sur la photo. Si le cœur n’était pas qu’un organe vital à la con et capable de se briser dans un atroce capharnaüm, je pense que le mien causerait un boucan de tous les Diables... En poussant un soupir, plus brisé que blasé, je me baisse, pour attraper le vestige de notre passé, me demandant pourquoi Diable avait-Elle cela dans Ses affaires. En me redressant, je me sens vieux. Mort à l’intérieur. Je ferme les yeux quelques secondes pour tenter de retrouver un semblant de calme.

Lorsque je rouvre enfin les yeux, ma décision est prise : si jamais nos routes se croisent à nouveau dans ce misérable patelin, je L’ignorerai, cela est préférable ! Machinalement, je fourre la photo dans l’une des poches de ma veste (qui a été miraculeusement épargnée lors de la tentative de séduction d’un éclair avec mon humble personne !). Pour la 2nde fois en quelques minutes, je retourne vers le comptoir, afin de passer commande, même si là, j’opte pour un café très corsé, et dans le plus grand gobelet possible ! En attendant d’être servi, j’évite de repenser au jour où la photo à été prise. Nous avions passé l’après-midi chez Sarah, qui avait essayé de nous cuisiner pour apprendre les prénoms auxquels nous avions pensés, mais aussi découvrir si nous connaissions le sexe de l’enfant. Nous l’avions rendue folle en lui balançant des prénoms farfelus, et en lui apprenant que nous préférions avoir la surprise. Nous hésitions encore pour le prénom. Des préférences sur le sexe de notre enfant, je n’en avais pas, tant qu’il était en bonne santé et ressemblait plus à sa mère (sur le plus de points possibles : c’était mieux pour lui) et mon bonheur aurait été complet. « Tu f’rais mieux d’aller la r’joindre, tu sais, gamin ? », me lance alors un fermier, derrière moi, fermier qui, allez savoir pourquoi, m’a pris en affection lors d’une soirée poker passée chez des connaissances communes. Ce Tanner doit avoir une vingtaine d’années de plus que moi, et il a pourtant l’air bien plus âgé. D’après ce que je sais de lui, lui non plus n’a pas de chances, sentimentalement parlant. « La vie est trop courte ! », ajoute-t-il, me faisant grimacer : ça, j’le savais déjà, merci ! « T’sais pas c’que j’serai prêt à faire pour arranger les choses avec Helena. Mais elle est partie... » Et à son ton, c’est un départ du genre... définitivement mortel.... « Toi, elle est encore là... Sous l’kiosque ! ». S’il s’attendait à ce que ses paroles me fassent l’effet d’un électrochoc : il rêve ! Durant quelques secondes, on s’affronte du regard, puis : « Raph, ça te fera.... », lance ma serveuse attitrée (pot de colle !) « Attends, en fait.... ».

Quelques minutes plus tard, et je me retrouve sous la pluie, comme un idiot, me dirigeant vers le kiosque, deux sacs du café de Barry à la main. Mon cœur rate un battement, comme un con, lorsque je L’aperçois. Et je me sens pire qu’un crétin alors que je m’engouffre sous la protection du kiosque. Je pourrai céder à mon envie de Lui avouer la vérité, mais... Ne serait-ce pas pire ? Ne m’en voudrait-Elle pas d’avoir baissé les bras si rapidement, alors que j’étais, normalement, prêt à rester à Ses côtés, dans la santé comme dans la maladie ? Aurais-je à faire à Sa rancune à cause de mon mensonge sur ma santé ? Ou m’attirerai-je Son courroux de ne pas avoir assez crû en Elle et en nous ? Supporterai-je seulement de l’entendre émettre l’un de ces jugements ? Les mois passés à Son chevet, à espérer Son retour m’ont plus fatigués que les années passées à lutter contre mon cancer... Si mes seuls ennemis avaient été Sa mémoire et ma maladie, j’aurai pu lutter plus longtemps. J’ai bien vu Son impatience à aller à l’hôpital, Son éloignement progressif, son prénom qu’Elle a laissé échapper à une ou deux reprises lorsqu’Elle s’endormait sur le canapé, en pleine journée... Pourrait-Elle seulement réaliser que je ne L’ai laissé que pour Elle et Son bonheur, sachant pertinemment que celui-ci passerait par l’autre idiot ? Serait-elle en mesure de comprendre qu’il m’est arrivé, à maintes reprises, d’être satisfait à l’idée que l’amnésique de l’histoire ait été Elle et non moi ? Sa vie n’a été que trop difficile jusqu’à présent, alors affronter seule la perte de notre enfant, de ma mémoire et l’incapacité de m’empêcher de tomber amoureux d’une autre.... Je crains que tout cela n’ait été au-dessus de ses forces. Ou simplement est-ce là l’expression de ma peur de La voir souffrir alors que je pourrai me damner pour Son bonheur, qui ressort ? Je l’ignore, et je n’ai jamais cherché à trouver la moindre réponse. Même si, des réponses sur ce que je devais faire pour La récupérer, j’en ai cherché, des semaines durant. J’ai même été jusqu’à rentrer en contact avec le malheureux mec dont l’histoire a inspirée le film The Vow. Soit l’un des films romantiques qu’Elle m’avait poussée à voir avec Elle. Et celui qui me laissait, à l’heure actuelle, un foutu goût amer à la bouche lorsque j’y repensais. J’étais, il y a peu, tellement désemparé et en quête de conseils, que je me suis en effet tourné vers ce mec, car lui, au moins, pouvait me comprendre, et m’aider. Nous avions entamés un échange épistolaire, j’avais essayé de suivre certains de ses conseils... Sauf son délire autour de la Foi. Et de la patience : comment garder de l’espoir alors qu’Elle en aimait un autre ?

Retour au présent... Des centaines de mots se bousculent dans ma tête, mais rien de tout cela ne franchit le seuil de mes lèvres. Bordel que j’aimerai La tenir contre moi : c’est ce que j’aurai fais, si tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Aussi bien juste pour savourer le plaisir de La sentir contre moi, mais aussi pour La réchauffer de cette cinglante pluie. « La meilleure chose qui m’soit arrivée dans la vie c’est toi, mais tu sais quoi ? Le problème c’est que c’est aussi la pire ! » : le Diable sait à quel point j’aimerai Lui dire cela, pour enchaîner sur le calvaire que j’vis, mais.... « Personne devrait commencer une journée si merdique sans café !  » : voici ce que je lance en réalité, comme triste écho à l’une des phrase que je sortais régulièrement, autrefois. « Surtout pas après m’avoir lancé un défi sans en avoir conscience ! », dis-je, faisant allusion sur Sa remarque du « Tu n’est pas de taille à me blesser. » Sans rien ajouter d’autre, je pose le sac de Barry sur le banc qui se trouve non loin d’Elle. J’sais pas trop comment, mais j’ai finalement décidé de revenir La voir, en lui ayant pris au préalable Son café et Son muffin. Même si, pour le café, je n’ai réalisé qu’avec la remarque de la serveuse que je l’avais pris avec un supplément de crème : vieux réflexe conservé des jours heureux. « Rien à foutre, fais-moi mon café ! », avais-je râlé au comptoir, peu désireux de prendre du temps en d’inutiles palabres, alors qu’Elle pourrait bien finir par rentrer, peu importe où Elle séjournait en ce moment. De toute façon, y’a de grandes chances qu’Elle ne daigne même pas boire ce café, alors bon...

A l’autre extrémité du banc, je pose l’autre sac, celui contenant mes achats effectués chez Barry. Une fois débarrassé, je me mets en face d’Elle, à quelques pas de distance, pour lancer : « Tu devrais te débarrasser de trucs comme ça ! », en sortant la photo qu’Elle m’a laissé un peu plus tôt. « Pas sûr que l’homme de ta vie » (et non, j’ai aucune ironie dans la voix en disant cela !) « apprécie de voir ça ! Surtout que c’est juste de jolies photos : quand tu grattes, sous l’vernis, tu réalises qu’on était tous 2 foutrement malheureux ! ». L’espace d’une seconde, l’idée folle de laisser à entendre une infidélité de ma part m’effleure l’esprit, mais... J’garderai ça pour une fois, peut-être ? « Alors, le mieux à faire, c’est... ». Et, ancrant mes yeux dans les siens, je déchire la photo, sans vergogne, en apparence seulement. Puis je m’éloigne d’Elle, juste le temps d’atteindre la poubelle (c’est Abbie, l'écolo, qui serait fière de moi !). « Et tu ferais mieux de retourner vers lui. », dis-je en retournant vers Elle, débarrassé des déchets. Bordel que j’ai l’impression de me flinguer en lui conseillant cela... « Sinon, tu vas choper une pneumonie ! », finis-je par Lui murmurer, alors que je ne suis qu’à quelques pas d’Elle. « Et j’ai pas envie qu’il me casse la gueule » (comme s’il me faisait peur !) « parce que t’as la crève ! Sarah et James aussi pourraient m’en vouloir : et j'ai plus peur d'eux que de lui ! », voici ce que j’explique alors que je Lui pose ma veste sur son trench. Geste un peu con, certes, car ma veste n’est pas forcément plus sèche que son trench, mais on s’refait pas : quand on a protégé quelqu’un presque toute sa vie, les vieux réflexes ont la vie dure ! (Et, au moins, j’ai résisté à l’envie de La serrer dans mes bras, j’ai même veillé à me tenir le plus éloigné d’Elle, au point qu’on pourrait croire qu’une telle proximité me dégoûtait, alors que ça m’a juste tué de ne pouvoir l’être plus. Mon cœur me donne l’impression de s’apprêter à se faire la malle, ce con...) Bien entendu, je sais que j’ai récupéré mes papiers importants : tout est rangé dans la pochette de mon téléphone, et celui-ci se trouve dans la poche de mon jean. Par contre, j’ignore que j’ai laissé un calepin, rempli de dessins récents, dont certains faits ce matin-même, après mon jogging, en buvant mon 1er café de la journée chez Barry. Et parmi mes œuvres, bien entendu, se trouvent de multiples portraits d’Elle. Entre autres portraits.... J’en envoie certains à ma mère, lui envoyant aussi des dessins sur les gens ou lieux que je rencontrais/voyais. C’est surtout par le biais de l’Art que je communique à présent avec ma mère.... Bref, à croire qu’une partie de moi veut juste... me griller, à Ses yeux...

J'ai tâché d’être le plus rapide possible pour faire ce que je feins n’être qu’une B.A, et me dirige par la suite pour attraper mon café. « T’sais c’qu’on raconte : faut pas faire attendre le Grand Amour ! » (là non plus, aucune ironie dans ma voix !), dis-je avant de boire une gorgée de mon café. C’est un truc que disait souvent mon père (et il le dit encore, il me le rabâche à chaque fois qu’il me parle d’Elle, sachant très bien, par le biais de ma mère, que je L’aime toujours.). « Ou prendre le risque de le perdre pour une vieille histoire merdique... », petite phrase de mon crû, que je lance après avoir bu un peu, tout en m’asseyant sur le dossier du banc, regardant devant moi pour éviter de La regarder. Au fond, j’aimerai juste une chose : un signe, quelconque, de Sa part, pour indiquer que cette photo signifie quelque chose. Je n’ai que trop rêvé au cours des mois passés pour m’emballer rapidement à cause d’une broutille de la sorte. Même si, je dois l’avouer, je me prends à espérer. Et l’espoir, croyez-moi, c’est excessivement douloureux !

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My only weakness, is knowing your secrets, holding them close, & hold them tight. Can't you see that when I find you, I'll find me ?
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