we're burning down (chlody)

Je compte mes heures de sommeil sur les doigts d'une seule main. Sans arrêt réveillé par des rêves érotiques concernant ma future belle sœur: elle sous moi, son visage crispé sous la douce agonie qu'est l'orgasme. Je suis foutu. J'ai bien essayé de lutter contre cette envie irrépressible de la sentir contre moi mais je dois me rendre à l'évidence, je l'ai dans la peau. Je me réveille en sursaut, animé d'un désir intense. Je me frotte les yeux dans l'espoir que cela me fasse oublier cette triste nuit mais rien à faire, son visage est là, le souvenir de ses lèvres contre les miennes est intact. Elle est là, dans la chambre juste à côté, probablement en train de chevaucher mon frère et le faire monter au septième ciel et j'ai envie de gerber mon repas d'hier soir rien qu'à cette idée.  Je ma rassure, d'ici quelques semaines, elle sera hors de mon esprit, je fonctionne comme ça, au coup de coeur et je me lasse bien trop rapidement. Pourtant, mon instinct me dit que ce ne sera pas aussi simple cette fois, mes tripes sont d'accord avec cette affirmation: elle est très différente des autres. Je dois me ressaisir, oublier ce moment d'égarement l'autre soir, oublier tout ce que j'ai pu ressentir, tout ce que je ressens actuellement. Elle est promise à un autre et cet autre est mon petit frère, je ne veux ferais pas la même erreur qu'Adam en croquant le fruit défendu. Je ne peux pas. Je me lève, une grosse envie de pisser m'étreint et je ne prend pas le temps de m'habiller avant de me diriger vers la salle de bain. C'est une petite maisonnée et les chiottes se trouvent au même endroit que la douche. Sans frapper, oubliant la simple idée que quelqu'un puisse être dans la salle de bain, je rentre à l'intérieur sans m'annoncer pour tomber nez à nez avec... Chloé. Entièrement nue et je ne peux réprimer un regard sur son corps avant de détourner le regard. "Je suis vraiment désolé." fis je avant de quitter la scène. Il faut réellement que je répare ce verrou à l'avenir, pour éviter ce type de situations gênantes. La vision de ses formes généreuses me laisse pantois et il me faut quelque secondes pour me remettre de mes émotions. Merde. Je suis vraiment con, c'était déjà particulièrement étrange avant mais avec ça, je peux être sur que ça va virer au carrément embarrassant.  Je repars jusque dans ma chambre pour enfiler un pantalon de jogging et un tee shirt avant de me rendre compte qu'avec ces émotions, je n'ai pas encore pisser et l'envie est bien là. Pas question de retourner dans la salle de bain ceci dit, je préfère le jardin que je rejoins sans plus attendre. Puis, histoire de détendre mon organisme, je m'allume une cigarette, une fâcheuse habitude que j'ai prise après le décès de mes parents, trop jeune et que je n'ai pas réussi à stopper depuis...

Merde, merde, merde, je suis vraiment un abruti, j'aurais pas pu réfléchir trente secondes avant de m’engouffrer dans cette salle de bain. Ca m'aurait sans doutes éviter de me confronter au moment le plus gênant de mon existence. C'est bien ma veine ça tiens, m'enticher de la copine -enfin que dis je, fiancé- de mon frangin. Autrement dit, la dernière personne au monde que je voudrais un jour blesser. Je me rassure en me disant que ce qu'il ne sait pas ne peut pas le blesser. Pas question de lui avouer à propose de l'autre soir. Je tire une taffe sur ma clope, laissant s'échapper quelques volutes de fumée blanchâtre. "Brody ?" Mon visage juvénile se tourne vers elle. Dire que quelques jours plus tôt, elle n'existait pas et qu'aujourd'hui, elle hante toutes mes pensées. "On peut parler ?" La salive passe difficilement au travers de ma glotte alors qu'elle s'approche de moi. Elle me veut du mal, son tee shirt trempé laisse apparaitre l'orée de ces tétons et mon regard lubrique ne doit pas passer inaperçu. Une fois de plus. Je détourne le regard, mal à l'aise, comme frappé par l'injustice de cette situation. C'est pathétique, je suis pathétique. Je tire à nouveau sur ma cigarette et la fumée s'extirpe de mes lèvres, à l’opposé de l'endroit où se trouve maintenant la belle brune. A la voir comme ça, elle aurait presque l'air fragile. Je crois qu'elle ne se rend même pas compte de l'impact qu'elle a sur son prochain, de ces atouts séduction. Ses cheveux mouillés, ses joues rosies, elle suscite un émoi que je n'arrive décidément pas à contrôler. "Je savais pas que tu étais dans la salle de bain... Je..." Tu quoi hein ? Je trouve pas mes mots, ma voix rauque tremblote. De toutes façons, ce n'est pas de ça qu'elle veut parler mais plutôt de l'échange salivaire qui avait eu lieu quelques jours plus tôt. J'aurais opté pour la politique de l'autruche de mon côté, cette discussion, je ne suis pas prêt à l'avoir. L'issue me terrifie.  J'ai fait une erreur, blablabla, j'aimerais qu'on oublie ça, blablabla... Ouais ok, mais comment ? Il va falloir qu'elle me donne quelques pistes, parce que ce que j'ai ressentie l'autre soir, ça n'avait rien d'habituel. C'était puissant, trop pour que je passe au dessus. C'est pourtant la seule solution à cette histoire. Faut que je me rende à l'évidence, je suis pas le genre de mec avec qui l'on choisi de passer sa vie, je suis juste bon à partager un moment de folie dans le coin sombre d'un bar de nuit. Je ne la regarde pas, soutenir son regard reste au dessus de mes forces pour l'instant. "Mais ce n'est pas de ça que tu veux parler n'est ce pas ?" Trop accaparé par mes pensées, je ne remarque même pas qu'elle a froid. Le fond de l'air est frais. "Économise ta salive. Je n'ai moi non plus, aucune envie de blesser Max à cause d'un moment d'égarement. " Seulement ça hein ? Un simple moment d'égarement, rien de plus. Je reste convaincu que si je prononce ces mots à voix haute, ils deviendront vrais. Foutaises. C'était pas un moment d'égarement, à vrai dire, ce jour là, quand je l'ai suivi à l'extérieur, je n'ai jamais été aussi sure de toutes mon existence que c'était la chose à faire...

Elle ne se formalise pas de mon intrusion dans la salle de bain, ni même du regard que je porte sur elle, moi qui croyait qu'elle allait être furieuse, il n'en est rien, au contraire, elle se montre calme. Sa voix délicate et sensuelle m'emmène dans un autre monde. Si bien que j'en ai du mal à me concentrer sur ses paroles. "Un moment d'égarement. Ouais...En réalité, j'étais inquiète que tu pense du mal de moi." Surpris, je finis par me tourner vers elle. A vrai dire, avant qu'elle parle de ce détail, il ne m'avait même pas effleuré l'esprit: elle savait, elle n'avait pas l'excuse de ne pas savoir qui j'étais après tout, elle était déjà fiancé au moment du baiser. J'allais répondre mais c'est ce moment qu'elle choisit pour se mordiller la lèvre. Merde, elle veut définitivement ma mort. Mon regard s'attarde quelques secondes sur ses lèvres lascives avant de se planter dans les iris sombres de Chloé. Tiens, il y a un peu de vert, je n'avais pas remarqué ce détail la première fois. "On est bien d'accord que Max n'a pas besoin d'être au courant. Malgré ce que j'ai fais, je ne veux pas que tu doute de mes sentiments envers lui : je l'aime. Et je voulais m'excuser de mon comportement, t'embrasser comme ça....je ne sais pas ce qu'il m'a prit. Ce n'est pas dans mes habitudes...je ne suis pas...une catin..." "Je n'ai jamais pensé que tu pouvais être une catin..." fis je, du tac au tac. A vrai dire, je ne supporterais pas cette idée, celle de ne pas être unique, de ne pas être le seul à qui elle a succombé un soir. Mon visage grimace légèrement quand elle dit l'aimer. Elle est sincère, l’intonation de sa voix ne trompe pas. Il n'y a donc aucun futur possible pour un nous entre elle et moi. Logique, elle est fiancé, merde, reprend toi ! Mais alors pourquoi mon estomac se retourne dans mes entrailles, laissant un vide intérieur sordide. "Je ne te demande pas d'oublier, je sais bien que ce n'est pas possible. La preuve : j'en suis incapable. Mais comme on va être amener à se côtoyer, je pense sincèrement qu'on devrait apprendre à vivre avec. Peut-être même être amis, qu'est-ce que tu en dis ? On pourrait repartir sur de bonnes bases!  De zéro. Sans gêne....on mettrait ainsi de côté la boîte de nuit et la salle de bain. C'était sacrément gênant quand même. ." Elle ponctue cette précision d'un joli rire un peu désabusé. Elle est bavarde, plus que je ne l'aurais imaginé. Ce trait de caractère -qui d'ordinaire aurait tendance à m'agacer- m’attendris et un sourire sincère se dessine sur mes lèvres. J'écrase ma cigarette sur le sol, convaincu que les choses ne seront pas aussi simples. L'atmosphère tendue et électrique de l'autre soir est toujours présente, prête à m'engloutir dans une vague de désir et je commence à croire que je suis le seul à la voir, à la sentir. Je récupère le mégot que je fourre dans ma poche. "Je suis Chloé, enchantée de faire ta connaissance. ." Je prend la main qu'elle me tend, pourquoi ne pas essayer de jouer le jeu après tout, qui sait, il en vaudra peut être la chandelle. Ouais sauf que la vague de chaleur qui envahie ma colonne vertébrale à l'instant même où nos mains se rejoignent me fait comprendre que jamais au grand jamais nous ne pourrons êtres amis. C'est peine perdue. Je retire ma main, comme si je m'étais brûler et je viens la passer dans ma crinière ébouriffée. Ma réticence est palpable mais j'essaie de la masquer au mieux et je met une volonté de fer à faire comme si... Comme si tout allait bien... Comme si je n'avais pas rêvé d'elle toute la nuit... Comme si je ne l'avais pas embrassé... comme si je ne l'avais pas vu nue. "Alors, comment vous vous êtes rencontrés Max et toi ?" La réponse ne m'intéresse même pas, soyons honnêtes mais je dois jouer le jeu, pour mon frère. Je ne l'oublie pas dans cette histoire. Et puis j’admets volontiers que c'est aussi pour mieux la garder près de moi, juste quelques minutes de plus. Avant qu'elle ne rejoigne la couche de Maximilien.

Il ne faut absolument rien dire à Maximilien et je suis ravi qu'elle me rejoigne là dessus, il manquerait plus que prise de remord, elle veuille lui avouer toute la vérité. J'ai déjà perdu mes parents, je ne supporterais pas de devoir me séparer de mon frangin. Je sais que je n'ai pas toujours été tendre avec lui, que nous ne sommes pas si proches que je le voudrais mais je l'aime.  "Je parle trop parfois, pardon.." Je suis sous son charme, un peu comme si l'autre soir, j'avais mit le doigt sur une clôture électrique: soudain, violent et douloureux mais une fois que la douleur est passée, l'adrénaline laisse une sensation étrange couler dans mes veines. Mon béguin pour elle finirait par disparaitre, c'est le seule chose dont j'essaie de me convaincre à cet instant. "Ce n'est rien." Au contraire, j'aime entendre le son de sa voix, cet accent infime qui apparait quand les mots sortent délicatement de sa bouche voluptueuse.  Vu ce que je ressens quand elle se contente d'effleurer ma main, je crains qu'on ne puisse être amis elle et moi, mais on peut toujours faire semblant. Avec les années, j'avais fini par maitriser cet art à merveille. Particulièrement lorsque l'on me parle de mes parents: sourire factice, réponses bateau, il suffit d'y mettre un peu de volonté pour que les autres y croient. "A l'école. C'était dans le réfectoire. Je mangeais seule, il a demandé à s'installer. Ça n'a pas été le coup de foudre tout de suite, on est devenue amis, et ça c'est fait presque naturellement." C'est assez marrant, elle se trouve tout à fait quelconque. Moi, j'ignore totalement si elle est belle ou laide, ça n'a aucun intérêt, pourvu qu'elle reste comme elle est. A cet instant, elle est la plus belle femme qu'il m'ait été donné de rencontrer.  "Tu crois aux âmes-sœurs Brody ?" Bonne question. Je ne me la suis jamais posée avant aujourd'hui. Surtout que les questions défilent à une vitesse terrible. Les âmes soeurs hein ? C'est un concept assez puéril non ? Destiné aux bonnes femmes en quête de romantisme mais je me retiens de dire ces choses là. Après tout, quelques jours plus tôt, je ne croyais pas non plus au coup de foudre et elle m'était tombé dessus. "Pas vraiment... Je ne crois pas qu'il existe une seule personne sur terre capable de nous rendre heureux." Exemple: elle même, mon petit doigt me dit que l'on pourrait être heureux ensemble, je sais que je la connais à peine mais je n'ai jamais ressenti ça pour personne avant elle. Cette question se fond dans la masse mais je ne suis pas dupe, elle n'a rien à faire dans cette conversation. Elle me noie avec toutes ses informations et elle ne rate pas son coup puisque je suis complètement perdu. "Tu ne devrais pas fumer, ça tue à petit feu. C'est vicieux ces choses là, c'est comme si tu signais toi-même ton arrêt de mort. Certains fument pour se défouler, c'est un exutoire à leur émotion. C'est le cas pour toi ? Tu sais, si c'est ça, il existe d'autres moyens!" Je ne peux refréner un sourire face à ses remontrances. J'aurais presque l'impression d'entendre grand mère, elles risquent de bien s'entendre ces deux là. Ceci dit, elle vise juste, ma première cigarette avait été consommée juste après le décès tragique de mes parents. Pendant toutes ses années, c'était devenu plus qu'un exutoire, c'était une drague. "Comme quoi ?" Mes pensées virevoltent, je me pose milles questions, je veux retrouver ces lèvres sucrées contre les miennes, ressentir à nouveau ce brasier monter en moi. Un pas de plus vers moi. Des signaux rouges s'éclairent dans mon cerveau, la distance de sécurité n'est clairement plus respectée. Elle vient même jusqu'à ma poche pour récupérer le mégot et jouer avec avec. A continuer ainsi, elle va avoir l'odeur sur ses mains, je sais de quoi je parle, au fil des années, c'était devenu un second parfum pour moi, j'avais beau essayé de masquer le tout avec un parfum, un léger fumais poivré émane. Le sourire aux lèvres, je finis par récupérer mon dû des mes de ma belle soeur avec pour objectif, qu'elle se détende un peu et je viens alors le déposer dans le cendrier à l'entrée. J'en profite pour récupérer une veste, accrochée non loin de là et je reviens vers elle pour la lui tendre. Il est sans doutes mieux que l'on reste dehors non ? Ceci dit, cette conversation n'a pas besoin d'être cachée. Pourtant, une part de moi ne peux s'empêcher d'avoir l'impression de tromper mon frangin, rien qu'en discutant avec elle. "E...Et toi...tu as quelqu'un ?" Pas dans mon coeur en tout cas, même si ces jours ci, elle semblerait y poser ses valises. Je suis un amoureux de l'amour, je butine de fleurs en fleurs à la recherche de celle qui comblera mes désirs. Manque de bol, ma rose est déjà prise. "Je suis célibataire." mais cela n'a pas d'importance, cette question n'a qu'un intérêt minime, sa curiosité qui la pique ou cherche t-elle à savoir si j'ai fait d'elle une 'amante' le temps de ce baiser l'autre soir.

Ne rien raconter à personne de cette soirée, je pourrais me contenter de vivre avec, garder dans ma mémoire le souvenir de ces lèvres sucrés contre les miennes. Et si je dois m'endormir quelques temps avec ces rêves, bien. Au moins, dans les bras de Morphée, elle est à moi, et aussi écœurante soit cette idée, elle se trouve être réconfortante. Je n'ai pas réellement le choix dans cette histoire. Vivre avec et fermer ma gueule pour éviter de passer pour un con. Mon regard se pose à mon tour sur le ciel, joliment étoilé. C'est vrai que c'est beau. Ça fait très longtemps que je ne me suis pas attardé à admirer les constellations cependant. "Les âmes-sœurs c'est juste une croyance. Au final on peut avoir plusieurs âmes-sœurs, le tout c'est d'y croire. Dès que tu es amoureux, que tu es persuadée que la personne que tu aimes est la bonne,  si ton cœur te crie que c'est ton âme-sœur....alors à ce moment précis....elle le devient." Les âmes sœurs, c'est un concept erroné et c'est plutôt rassurant de savoir qu'il n'existe pas une seule personne sur terre capable de nous combler de bonheur.  Sinon, quand on la perd, on fait quoi ?  Sa vision plus que romantique de l'amour me laisse sans voix. C'est beau. L'émotion, ça me terrifie, je m'en méfie comme de la peste puisque les instants futiles de bonheur finissent toujours dans des sanglots.  Et si mon coeur me crie que tu es la bonne, je fais quoi ? "Ton raisonnement se tient. Je n'ai finalement jamais été amoureux, pas de cette façon en tout cas."  Elle s'emmitoufle dans le pull que je lui offre volontiers, remarquant enfin qu'elle est prise de frissons. Ses joues s’empourprent. Elle est belle. Non, c'est officiel, je n'oublierais pas. Après tout, on oublie si on peut, ce n'est pas un choix. J'ai bien essayé de la sortir de mon esprit mais plus je tente, plus je pense à elle et plus je désespère. J'ai finalement comprit que ça ne dépendait pas de moi. La seule chose que je peux faire, c'est enfouir ce trop plein d'émotion dans un coin de mon être et faire semblant. Sachez que quand elle est là, en face de moi, passionnée par ce qu'elle raconte, j'ai un mal fou à contenir mes envies. "Pour remplacer la cigarette. Ou plutôt pour te sevrer de cette merde tu peux....danser! Bricoler....réparer le verrou par exemple. Te faire masser, faire du sport, cuisiner, baiser, faire le ménage, peindre. Ça te suffit comme exemple ? Parce que j'en ai d'autres!" Sa référence au verrou m'arrache un rire. Elle peut être sure que dès demain, ce sera réparé. Pas que l'idée de la revoir en tenue d'Adam me déplaise mais ça ne m'aidera pas vraiment à tourner la page d'un livre à peine entamé. Nous n'en étions qu'aux prémices et pourtant la fin a sonné. C'est sur que je vendrais n'importe quel paquet de cigarette pour sentir son corps contre le mien. Pense à Max. Tu ne peux pas lui faire ça. Et puis, elle a été claire, tu ne l’intéresse pas, elle l'aime lui. Un regard en coin dans sa direction, comment fait elle pour être aussi à l'aise à mes côtés, si naturelle alors que je me bat avec moi même pour paraitre le plus simple possible, pour ne pas laisser transparaitre toute cette tension sexuelle. Ne mène t-elle pas le même combat intérieur que moi ? Sans doutes que non. Après tout, je ne suis rien pour elle, rien d'autre que son futur beau frère. "Ce n'est pas aussi simple. N'as tu jamais été accroc à quelque chose ? Tu sais que c'est mauvais pour toi mais tu ne peux pas t'empêcher de vouloir continuer, quitte à te faire du mal ?" fis je, sans réel sous entendu même si je comprend après avoir prononcé ces mots qu'un sens caché peut apparaitre dans mes propos.  "C'est curieux, j'aurais jamais imaginé. Tu devrais trouver vite, moi je te le dis! Les bons partis ne reste pas longtemps sur le marché."  Je secoue la tête, grisé par ses mots, elle ne sait rien de moi et pourtant elle considère que je suis un bon partie. Je n'en reste pas certains, j'ai mes qualités, mes défauts mais j'ai brisé plus de cœur que j'en ai conquis. J'ai été amoureux, j'aime l'idée de l'amour mais je n'en ai jamais aimé aucune au point de vouloir construire quelque chose. Étrange n'est ce pas ? "Je ne cautionne l'amour que s'il est fou et passionnel quitte à me brûler les ailes. Je veux m'émerveiller d'un sourire, et je n'ai jusque là pas eu la chance d'allier admiration, exaltation et ivresse. Le genre de truc qui te fais te sentir vivant." Je m'égare un peu, je ne sais pas pourquoi je lui confie tout ça. Peut être parce que je pensais avoir trouvé en elle toutes ses choses là l'autre soir. Je m'étais planté, parce que la réciprocité apparait comme nécessaire.

Je n'aurais pas imaginé une telle fin à cette nuit étoilée, elle et moi, discutant de tout et de rien, apprenant à connaitre les travers de l'autre. L'amour notamment, un sujet qui la concerne finalement plus que moi, c'est elle qui est sur le point de se marier après tout. Moi, je ne serais que le spectateur meurtrie de cette scène. Je ne m'en réjouis pas vraiment au passage, je n'ai aucune envie d'y arriver.  "Je ne sais pas. M'en passer me ferrait aussi du mal non ? On souffre dans tout les cas. Alors....en fin de compte : on peut choisir ce qui nous fait souffrir. Fait en sorte d'aimer tes choix."  Je ne remarque pas le regard qu'elle porte sur moi, trop concentrer à éviter ses iris au maximum, trop occupé à réfléchir de façon bien trop philosophique à ce qu'elle me raconte. Les choix sont soumis à un nombre incalculable de paramètres, et on ne fait pas toujours les bons, je sais que je n'ai pas toujours choisi le bon chemin mais je suis aujourd'hui seul avec ces quelques regrets. La plupart du temps, j'arrive à vivre avec et puis, il y a certains choix qui laissent des cicatrices indélébiles. "Le seul véritable amour est celui qui est réciproque.  L'amour c'est comme une cigarette. Tu peux la mettre dans ta poche et la garder auprès de toi. Mais tu peux aussi l'écrabouiller comme une merde au bout de ta chaussure." sa répartie m'amuse et m'agace, ces mots, en apparences simples et sans sous entendus m'enfoncent un peu plus. Nos regards se croisent, s'unissent et finissent par se caresser. On peut aimer simplement avec les yeux. Dans un instant de contemplation, je perdrais presque le fil de la discussion. C'est tellement intime tout ça, je ne me livre originellement pas si facilement, mais avec elle, tout semble comme naturel. Et si je lai embrassé sans même lui demandé son prénom l'autre soir, c'est parce qu'un fil invisible nous relie l'un à l'autre, comme une évidence. "La passion est éphémère. Dès qu'elle est assouvit....seule le véritable amour subsiste. Et s'il n'est pas réciproque...ce n'est certainement pas vivant qu'on se sent. Dans ce cas-là ne vaut-il mieux un amour tout tranquille tout mignon ? " Je ris à sa dernière phrase, mon regard toujours perdu dans le sien. Je m'y accroche comme ultime bouée de sauvetage. Puisque la bouffé des yeux est l'unique chose qu'il me reste. "Non, c'est trop triste ! Je me refuse à cette vision de l'amour simplifiée. Quand tu penses à Max, t'as le cœur qui bat plus vite, les jambes comme du coton et ces putains de papillons dans le ventre non ?" Parce que moi, c'est ce que je ressens quand je te regarde.  "Non, c'est tout sauf simple. C'est mystérieux, enivrant, captivant. Alors oui parfois on tombe mais est ce une raison pour ne plus s'élever ?" Je remarque alors que je met un peu trop d'engouement dans mes propos. Comprend elle que je parle d'elle ? Oh mon dieu je n'espère pas. La vie passe trop vite pour la gâcher avec de la simplicité. Après tout, on peut facilement regarder en arrière et se rendre compte qu'on aurait du être plus fou. Vous savez ce qu'on dit: les folies que l'on regrette sont celles que l'on a pas comises.

Nous n'avons visiblement pas les mêmes attentes concernant l'amour. Elle veut seulement être heureuse alors que je cherche à me sentir vivant, à vibrer. L'autre soir, dans sa robe rouge, elle a su me conquérir, elle m'avait filer des envie malsaines que je n'avais pas assouvis depuis et qui me torturaient secrètement. Et si je ne la prend pas pour une nymphomane, c'est qu'elle a l'air parfaitement normale pour une fille qui s'accroche à mon cou sans avoir prononcé le moindre mot. "Euh...oui! Oui...évidemment. Mais t'es sûr que tu confonds pas avec le désir ?  Le souffle coupé, les joues rouges, les rêves....ça c'est le désir, pas l'amour." Elle fixe mon visage un instant, pour me laisser réfléchir, j’imagine. "Les deux sont étroitement liés, on ne peut pas aimer sans désir."  Je passe peut être pour un pervers en lui avouant ça mais la sexualité est d'une importance capitale dans un couple. Et contrairement à ce qu'elle semble penser, ce n'est pas tous les jours que l'on est frappé par une telle alchimie entre deux être. Entre elle et moi, il s'est passé un truc fort. Et je ne veux pas croire qu'elle ne l'a pas ressenti elle aussi.  On aurait logiquement du s'arrêter là. Pas de noms, pas d’attaches. Pas de regrets. Je ne sais finalement pas ce qui est le pire dans cette histoire, puisque la simple idée de ne jamais la revoir est une véritable torture. "Non....S'élever c'est bien. On tombe pour se relever après tout. Tu en parle très bien. Comme si tu l'avais vécu....comme si tu le vivais. " Je la fixe, désorienté par ces propos. Espérant qu'elle n'insistera pas... Raté. "Et pis si tu voyais tes yeux en cet instant...c'est impressionnant. Elle doit vraiment vraiment...vraiment te faire beaucoup d'effet. Tu pensais à elle là pas vrai ?  " Un putain de frisson parcourt l’entièreté de mon corps sans retenue. Je pourrais la prendre, juste ici, contre le mur de la maison. Pressée mes larges mains contre ses hanches et redécouvrir la saveur sucrée de ses lèvres. Je finis alors par détourner le regard,  la mâchoire serrée. Je sens ses yeux perçants sur moi et mon courage faiblit. Tout serait tellement plus facile si elle n’était pas aussi attirante. Je me racle la gorge et je réponds: "Non je..."  Je m’arrête en pleine phrase, le souffle coupé. "Elle est amoureuse d'un autre." finis je par dire, plus froidement que je ne le voudrais. Pas disponible. N'a t-elle donc pas comprit que c'est d'elle qu'il s'agit ? Que ce regard lui était entièrement destiné ? Soit, elle ne veut pas le voir, soit elle préfère faire semblant de n'avoir pas comprit, dans les deux cas, ça ne me semble pas nécessaire d'en rajouter. Je me frotte le visage, un air triste s'y dessine. Mes nerfs sont à fleur de peau.

"Mais on peut désirer fort sans aimer.  " Je ne suis pas vraiment d'accord avec ça mais je me retiens bien de le lui dire. Pour moi, désirer, c'est aimer. L'amour peut prendre beaucoup de formes et je pense que le désir est une forme d'amour. C'est peut être là que se situe mon problème, c'est peut être la raison pour laquelle je suis célibataire à 29ans et que je n'ai jamais construit quoi que ce soit avec quelqu'un. Je donne trop d'importance à l'intensité de mes sentiments. Je n'imagine pas l'amour sans passion. Je rêve de me réveiller tous les matins à côté d'une femme que j'aurais envie de prendre contre moi, de me dire que je suis le plus heureux des hommes. Ce n'est pas parce qu'on est tendre, attentif et doux, qu'on ne peut pas être sauvage, fougueux en même temps. Ces deux principes n'ont rien d'incompatibles. Je suis trop utopiste peut être mais je sais qu'un jour, je trouverais. J'ai peut être déjà trouvé d'ailleurs, peut être qu'elle est là, en face de moi et que je vais passé à côté de l'amour de ma vie. Je me ferme quelques peu lorsqu'elle appui là où ça fait mal, ouais, elle me plait putain. Je sais que c'est mal, que je ne devrais pas mais ça ne fait qu'accroitre l'explosion de sentiment qui m’envahis quand elle se trouve à mes cotés. Je la connais pourtant à peine, je ne sais que peu de choses à son propos. Ma tête me suggère de m'éloigner le plus loin possible, mes tripes elles, en demande plus, toujours.  "Oh. " Elle se hisse sur la pointe des pieds et ces lèvres arrosent ma joue d'un baiser frais et plaisant. Surpris par ce geste, les joues légèrement rosies, je me tourne vers elle dans un sourire. "Allez n'y pense plus. Cette fille ne sait pas ce qu'elle rate, c'est une idiote." Elle n'a pas conscience de l'ampleur de mon ressentie pour elle. Je m'amuse de voir qu'elle tente de me remonter le moral alors que ma détresse de ses derniers jours est liée à son apparition dans ma vie. Je suppose qu'elle voit ce qu'elle veut voir, rien de plus. Dans le fond, elle sait que je parle d'elle mais l'admettre rendrait le tout trop réel. Son influence sur mon humeur me terrifie.   "Ça me passera..." Tu parles, j'y crois pas vraiment moi même, j'aurais toujours ce goût amer d’inachevé, la seule vérité, c'est qu'un jour peut être, ça ne fera plus aussi mal de l'imaginer avec un autre. Sa main sur mon bras et une torture de chaque instant, son simple touché me rend euphorique. Elle est trop avenante, trop tactile pour que j'arrive à me modérer et à garder mes distances... "Alors, dis moi, tu es chatouilleux ?" finit elle par demander, après s'être attaqué à mon corps. "T'as pas fait ça !" Je retombe en enfance et mes mains viennent à leurs tours se poser sur la jeune femme pour la chatouiller à mon tour. Elle tente bien de s'enfuir mais je la retiens tout contre moi, plus proche que jamais, profitant de chaque seconde de cette danse mélodieuse. "Alors tu capitules ?" fis je finalement, après quelques secondes de torture. Je la lâche, sans prendre mes distances pour autant. Nos corps se frôlent et mon regard vient reluquer ses lèvres. Je finis par me reprendre. Décidément, il y a certaines personnes avec qui, tout sera toujours compliqué.

Cette fille est un véritable tyran sans même s'en rendre compte. Elle ne sait pas à quel point ce rapprochement peut être à la fois une torture atroce et un bonheur incandescent. Ces mains sur mon corps ont un effet effrayant, je ne contrôle absolument rien du tout. J'ai beau me persuadé du contraire, me dire que j'arriverais à garder mes distances par respect pour mon frangin, je fois me rendre à l'évidence, je flirte avec elle, je la bouffe des yeux simplement car je n'arrive pas à faire autrement. Combien de temps faudra t-il avant que Maximilien s’aperçoive de la supercherie ? " O...Oui...s...sinon....je vais me pisser dessus! " Je calme mes ardeurs et j'essaie tant bien que mal de me ressaisir, de reprendre la maitrise du cours des événements plutôt que de me laisser happer comme un vulgaire pantin. Sa mine boudeuse me fait sourire, on dirait une gamine dont on a critiqué le dessin. " M...Ma ven...vengeance sera terrible. " sa main vient délicatement se heurter contre mon torse. Je ne sais pas si elle cherchait à me faire mal, si c'est le cas, c'est raté. Enfin physiquement du moins puisqu'elle a une telle emprise sur mon coeur qu'elle pourrait aisément l'écraser. "J'ai hâte de voir ça." fis je, pas effrayé le moins du monde par ce petit bout de femme. Son coeur est pure et je crois que le mal qu'elle pourrait me faire ne serait pas volontaire, elle est beaucoup trop gentille pour ça. Les rires laissent de nouveau place à la tension, ce sera toujours ainsi entre nous, l’électricité est plus que palpable et on pourra se voiler la face autant qu'on le souhaite, il y a un truc entre nous, c'est indéniable. Alors que mon regard s'accroche désespérément au sien, ma main vient retenir la sienne, tout contre moi. J'avance d'un pas vers elle, ne pensant pas une seule seconde à Max, la seule qui obnubile mes pensées, c'est elle à cet instant. Putain d’égoïste. "Chloé ?" fais une voix, lointaine mais reconnaissable, celle de mon frère. Elle me fait redescendre sur terre en un rien de temps. Le souffle court, mes réflexes agissent et je m'éloigne d'elle en un rien de temps. "Ah ben t'es là, je te cherchais partout." ajoute t-il, presque inquiet. C'est la première fois que je vois mon petit frère aussi prévoyant, aussi doux, aussi amoureux en fait parce que ces yeux ne trompent pas, même un aveugle pourrait comprendre que l'amour qu'il lui porte est sincère et chaleureux. Et moi, j'étais sur le point de tout briser, de me mettre entre eux pour quoi ? Des pensées malsaines, un désir trop grand ? Quel con. Prit d'une soudaine culpabilité. "On faisait connaissance..." fis je doucement, pour ne pas éveiller les soupçons de mon frère.